C'est l'été : un édito spécial régime s'impose. La motivation n'est en revanche pas esthétique mais économique, environnementale et surtout... réglementaire. Le Parlement Européen a en effet fixé des objectifs clairs au monde automobile : 130g de CO2 émis maximum par kilomètre en 2015, et 95g/km en 2021. Si des modèles venaient à dépasser ces seuils, les constructeurs se verraient infliger de lourdes amendes.
Après avoir pris du poids pendant 50 ans, la tendance s'inverse donc. Car dans les années 60, le poids moyen d’un véhicule particulier était d’environ 750 kg, pour arriver aujourd’hui à 1 200 kg : une augmentation de 60%. Le classement des 100 voitures les plus légères honore d'ailleurs davantage les véhicules du XXème siècle que ceux du nouveau millénaire, à l'inverse de celui des 100 voitures ayant les émissions les plus faibles. Il faut aujourd'hui que ces deux classements se rejoignent.
Les constructeurs et l'innovation
Selon Audi, 100 kg de moins sur la balance, c'est environ 10 g/km de CO2 (soit 0,4 l/100 km) d'économies. La feuille de route est donc tracée : tout le monde au régime. C'est un défi et donc, par essence, une très belle opportunité, et les premiers résultats sont déjà là. ASF (Audi Space Frame) a permis depuis 1994 des gains compris en 200 et 400kg par modèle, grâce à l'aluminium. Mais les autres constructeurs ne sont pas en reste : la nouvelle Peugeot 308 a perdu 140 kilos en quelques mois, la Citroën Cactus a été allégée de 200 kg, par rapport à l’ancienne version de la C4. De l’autre côté de l’Atlantique, la dernière version de la Ford F-150, le pick-up le plus vendu aux Etats-Unis, est également équipée d’un châssis entièrement en aluminium. Mais bien qu’en constante augmentation, la part d’aluminium dans un véhicule ne devrait pas excéder les 11% en 2020.
Crédit photo : Audi
Depuis le début des années 2010, un autre constructeur allemand, BMW, propose des modèles avec toits en fibre de carbone, et ne cesse d’augmenter la part de fibres dans ses nouvelles sorties, ainsi, la BMW i3 est la premier véhicule à châssis entièrement en composites. Mais qui dit véhicule électrique dit autonomie réduite. Il existe cependant une solution, un prolongateur d’autonomie, qui pèse 120 kg… Le nouveau paradigme automobile est certainement un des plus grands vecteurs d'innovations dans ce secteur.
L'alternative : le modèle Ryanair
Il existe une alternative à l'innovation : le sacrifice. Si on demandait conseil à Michael O'Leary, président de Ryanair, on pourrait ainsi se voir conseiller de consommer moins grâce à un réservoir à moitié plein (gain de 40kg), d'enlever la clim (30kg), la roue de secours (15kg), les tapis de sol avant et arrière (2kg), les appuis têtes (1kg), et de rouler le ventre vide (500 grammes). A brainstormer avec modération tout de même.
Fabien Amoretti