Familiale par sa taille et son habitabilité, la dernière Octavia annonce des tarifs inférieurs à ceux de bien des compactes. De quoi perturber les protagonistes des deux catégories, y compris ses cousines directes nées de la standardisation chère au groupe VW.
En décidant de préserver des prix quasi identiques à ceux de l’ancien modèle, Skoda fait de l'Octavia une familiale redoutable. Cette rivale de la Volkswagen Jetta sera pourvue d’origine de la climatisation manuelle, de la radio, du détecteur de fatigue, du Stop & Start (assez bien géré), de l’ESP (obligatoire depuis un an), d’une roue de secours, et de neuf airbags (genoux du conducteur et latéraux arrière, en plus des six habituels), plus, évidemment, le verrouillage centralisé commandé à distance ainsi que les vitres avant électriques à impulsion. Bref, une panoplie standard parfaitement suffisante (l’Octavia ajoute même un système de freinage automatique après un premier choc) pour des tarifs savamment calibrés. En tout cas beaucoup mieux que ceux de la plus petite (et moins réussie) Skoda Rapid qui apparaît désormais trop chère par rapport à cette Octavia soignée de près.
La dernière-née reprend, en outre, la plate-forme MQB –précisons que plate-forme ne signifie pas seulement base technique châssis et moteur, mais aussi module comprenant une bonne partie des composants partagés par ces modèles–, qui a déjà souri aux Audi A3 , VW Golf et Seat Leon . Une standardisation qui fonctionne, puisque l’Octavia, dans la lignée de ses comparses, affiche un bel équilibre. Redessinée à l’intérieur comme à l’extérieur, l'Octavia préserve d’abord ce qui a fait son succès initial : une habitabilité généreuse. Plus longue de 9 cm, plus large de 4,5 cm et dotée d’un empattement en hausse de presque 11 cm, elle annonce des contenances de coffre encore améliorées (de 590 à 1.580 dm3, alors que nous avions mesuré l’ancien à 510 dm3 minimum). Nous avons apprécié le tapis de coffre réversible (option) avec un côté plastifié pour le transport d’objets sales. Bien vu. Quant à l’habitabilité, elle se montre, à l’avant comme à l’arrière, comparable à celle d’une familiale plus encombrante, d’autant que la garde au toit a légèrement progressé (+ 0,8 cm).
Sièges fermes mais bien dessinés, position de conduite facile à trouver, qualité d’ensemble en net progrès et proche du standard Volkswagen, rangements nombreux, accueillants et bien positionnés, équipement complet et ergonomie très correcte, l’Octavia progresse en tous points et vous met d’emblée à l’aise dans un habitacle plus valorisant que par le passé. L’espace à bord est généreux, la clarté d’ensemble, agréable (notre intérieur était beige), mais la visibilité arrière demeure perfectible. En ville, le diesel TDI 105 s’avère bien rempli dès les plus bas régimes, et maîtrise mieux les vibrations que précédemment. En revanche, il se fait trop entendre et impose un petit à-coup à la réaccélération. En outre, les suspensions sont un peu sèches (nous avions de grandes roues de 17 pouces), et le gabarit ainsi que le rayon de braquage un peu trop large pénalisent cette Skoda. Laquelle est davantage dans son élément sur route, où les 105 chevaux font preuve d’une très bonne volonté et n’apparaissent pas lymphatiques, même s’ils se révèlent un peu justes lors des dépassements.
Très bien calibrée, la direction à assistance électrique se révèle précise. Sûre et stable, l’Octavia est franche du collier et propose un confort satisfaisant sur les bosses. Précisons que seuls les modèles haut de gamme (TSI de 180 ch et TDI de 170 ch) et les versions à transmission intégrale disposeront de la suspension multibras arrière, plus rigoureuse mais plus onéreuse à fabriquer. Notre Octavia avec simple bras semi-rigide déformable s’est cependant montrée très digne. Il n’y a qu’en forçant vraiment le rythme que l’on ressent quelques pompages sur certaines compressions. Enfin, si la tchèque se satisfait pleinement de l’autoroute, elle y impose des bruits moteur, aérodynamiques et de roulement trop accentués.
L’Octavia a beaucoup évolué. Au-delà de ses prestations dynamiques en progrès très nets, elle se positionne toujours, avec malice, à mi-chemin entre grande compacte et "petite" familiale, tout en visant la classe supérieure par la dotation de série fournie, que l’on peut dorénavant compléter par de nombreuses options haut de gamme. Comme une Audi A3 ou une VW Golf , elle peut ainsi s’offrir l’alerte dynamique de franchissement de ligne blanche (la correction automatique de la direction est néanmoins perfectible), le freinage d’urgence en ville (entre 5 et 30 km/h), le régulateur de vitesse adaptatif, la reconnaissance des panneaux, l’aide automatique au parking, le Driving Mode Selection (quatre profils de conduite possibles agissant sur le moteur et la direction), l’accès et démarrage mains libres, la clim' automatique et, bien entendu, une sono de marque ainsi qu’un système de communication (Bluetooth, GPS, USB et tout le toutim) moderne... En un mot comme en cent, la nouvelle Octavia nourrit de grandes ambitions. Beaucoup plus que par le passé.
Source : www.automobile-magazine.fr