Le lundi 24 novembre, Arval Luxembourg organisait une conférence sur le thème Faut-il suivre ses intuitions ? Une présentation unique menée par un de nos experts locaux: Yves Nosbusch, Chief Economist au sein de BGL BNP Paribas.
Gerry Wagner, Directeur Général de Arval Luxembourg, a ouvert la conférence en rappelant que tout économiste rêve du modèle économique qui lui sera le plus profitable, son graal en quelque sorte. Cependant, il existe de nombreux modèles, complexes. Sont-ils fiables ? Dans tout modèle économique, une variable commune, non rationnelle subsiste: l’Homme.
Contrairement au modèle économique néo-classique qui décrit le comportement de l’ « homo economicus » comme rationnel, Yves Nosbusch s’est, lui, concentré sur de nombreuses situations « irrationnelles » où le choix de l’Homme parait illogique, et le démontre au travers de plusieurs exemples concrets.
Tout d’abord, l’Endowment Effect qui estle fait de donner plus de valeur à un objet parce qu’il nous appartient, et le fait de s’attacher rapidement à ce que l’on a. Ensuite, la Prospect Theory et son exemple marquant : les taxis New-Yorkais, qui, selon la logique, devraient travailler plus longtemps les jours de mauvais temps, car, toujours selon la logique, les gens auraient plus tendances à avoir recours à leurs services. Et bien non, ils travaillent généralement moins longtemps…peut-être parce qu’ils atteignent plus rapidement leur objectif quotidien. Tout dépend finalement de leur point de référence et de l’aversion aux pertes. A ensuite été abordé le Disposition Effect, qui en finance se traduit par le fait d’attendre trop longtemps avant de vendre ses positions perdantes, et à l’inverse, vendre trop vite ses positions gagnantes.
L’exemple du choix d’une franchise est particulièrement parlant. On propose aux souscripteurs les deux options suivantes :
- Une franchise de $500 pour une prime annuelle moyenne de $715,
- Une franchise de $1000 pour une prime annuelle moyenne de $615.
Etonnamment, presque trois fois plus de gens choisissent la première option. Les gens sont donc prêts à payer $100 pour s’assurer contre une perte annuelle de $500 qui a une chance sur 20 de se produire…en pratique !
Autre théorie : l’excès de confiance. Si l’on demandait aux personnes présentes dans la salle, de manière anonyme, si elles pensent A) être un meilleur conducteur que la moyenne, B) un conducteur moyen, ou C) un pire conducteur, la réponse serait quasi unanime : 90% pense être un meilleur conducteur, un résultat impossible par définition.
Dans l’investissement, on a ainsi tendance à surestimer la précision de l’information. Ont également été abordées, les théories du Home bias (on surinvestit dans son propre pays, sa propre industrie, car on s’identifie et pense connaitre, or il est impossible que tout le monde surperforme…), la Diversification naïve (la disposition des options qui influe alors sur le choix), l’Hyperbolic discounting (un choix fatidique : un abonnement à la salle de sport, ou bien un carnet de X tickets : il s’agit d’un moyen de se contraindre à faire quelque chose), …
Alors comment ces phénomènes influencent-ils nos décisions ? Ils sont différents pour chaque personne, mais chaque théorie doit être prise en compte. Ce sont des situations qui se vérifient dans la vie de tous les jours au travers des contrats de leasing, d’assurance, etc… Pour le moment, il n’existe malheureusement pas encore de théorie unifiée qui nous permettrait de faire le choix le plus judicieux et prendrait plusieurs aspects en compte pour nous guider vers LE choix à faire.
La logique voudrait que vous assistiez à la prochaine conférence d’Arval Luxembourg sur le sujet pour connaître les avancées en la matière, à vous de choisir.