Quel automobiliste n'a pas râlé contre le bruit restitué dans l'habitacle, n'a pas jugé telle voiture plus bruyante qu'une autre ? Le bruit relève de multiples facteurs qui impliquent divers acteurs industriels. L'Union routière fait le point complet dans une brochure. La brochure de 56 pages passe en revue toute la problématique du bruit, de sa nature, la façon dont l’individu le perçoit aux facteurs qui l’engendrent et aux acteurs qui travaillent à en réduire l’impact. Elle balaie des idées reçues ou donne à connaître des vérités salutaires. Par exemple, celles-ci : « Les constructeurs s’accordent à reconnaître que le bruit moteur est prépondérant en seconde (58%), c’est-à-dire globalement entre 20 et 40 km/h. Une grande partie des déplacements urbains s’effectue dans cette fourchette de vitesses. » « De même, les bruits moteurs des véhicules utilitaires sont particulièrement importants à l’arrêt, à un carrefour encombré, à un feu rouge ou pendant une livraison, par exemple », ce que les spécialistes appellent “bruit stationnaire”. Des avancées technologiques tous azimuts Ce sont évidemment les avancées, les innovations technologiques qui constituent la partie la plus passionnante du document. Rappelez-vous, pour apprécier les progrès, que l’oreille ne perçoit un changement de niveau sonore que par tranches de 3 dB. Dans le poids lourd, le quidam sera surpris d’apprendre l’existence du projet LUT (low noise urban truck) qui rend les camions intelligents en matière d’impact sonore. Rien de bon à attendre des deux-roues, dit un représentant de l’Association des constructeurs européens de motocycles (ACEM) : « Force est de reconnaître que sur le parc actuel des véhicules à deux-roues motorisés en Europe, environ 35 % des motos et 65 % des cyclomoteurs sont équipés de systèmes d’échappement illégaux. (…) Des investissements lourds, tant monétaires qu’en main d’œuvre, ne pourraient réduire le bruit que de 2 dB(A) à long terme. En outre, cela inciterait encore plus de propriétaires de deux-roues à avoir recours à des systèmes d’échappement illégaux. » Encapsuler le moteur Enfermer, encapsuler le moteur, voilà la solution. Théoriquement, oui, répondent les représentants d'un équipementier mais, en pratique, « cette solution doit prendre en compte de nombreuses contraintes thermiques dues à une élévation considérable dans le compartiment moteur, et à la présence des débattements mécaniques. » Et ils ajoutent qu’« au plan économique, et pour des véhicules de grande série, l’encapsulage complet n’est, hélas !, pas réaliste. » Des solutions existent, néanmoins, « dans le remplacement des pièces en plastique injecté, comme pour les passages de roue, par des pièces semi-absorbantes. Autre exemple, nous produisons depuis peu des silencieux d’entrée d’air de turbo qui diminuent les bruits d’admission du moteur. » Puisque c’est le pneu qui fait la liaison au sol, la résistance au roulement est un important facteur de bruit. Les manufacturiers travaillent à réduire ses émissions sonores de 3 décibels, dernière exigence européenne en date, ce qui est gage de gain réel au nom de la loi physique du seuil des 3 dB. Le BTP parmi les premiers innovateurs Tous les automobilistes ont remarqué combien le bruit produit par le véhicule peut différer sur des revêtements très différents. Colas, Eiffage, Eurovia consacrent des invetissements importants à l’amélioration des revêtements. La brochure vous dit ce que sont les Nanosoft, Viaphone, Nanophone… Enfin, la brochure n'omet pas de dire que l'automobiliste a lui-même le pouvoir de réduire le bruit routier en adoptant une conduite apaisée et appropriée. La brochure est également téléchargeable sur le site Internet du CCFA.