Très discret sur le marché européen, l'Antara tente une deuxième percée grâce à un profond restylage. Confortable et polyvalent, ce tout-chemin fait bonne impression malgré sa masse et son encombrement élevés.
Lancé en 2006, l'Opel Antara a mené une carrière plus que discrète en Europe. Opel le reconnaît humblement : ce tout-chemin n'a pas atteint les objectifs commerciaux qui lui étaient fixés. C'est pourquoi il subit une importante refonte, tout comme son alter ego, le Chevrolet Captiva.
Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas à l'extérieur que les changements sont les plus substantiels. Il est vrai que le style était le point fort de ce modèle à son lancement et le reste aujourd'hui. Même si le bouclier avant évolue, seuls les spécialistes sauront distinguer le nouveau modèle de l'ancien.
A l'intérieur, même topo : le dessin de l'ensemble reste identique, même si quelques matériaux évoluent. Dans sa catégorie, l'Antara fait cependant bonne figure grâce à des matériaux de qualité et un assemblage rigoureux. L'aspect de sa planche de bord se montre plus sobre que celui des Opel contemporaines. En revanche, l'ergonomie laisse clairement à désirer : en la matière, le tout-chemin fait sentir son âge, tout comme le GPS. Ses graphismes en deux dimensions et ses couleurs criardes nous rappellent l'époque bénie de "Mario Bros" sur la première console Nintendo.
Côté habitabilité, l'Antara avoue ses faiblesses. Certes, l'espace aux places avant et arrière se montre respectable. Toutefois, le volume de coffre de 420 litres ne convainc guère vu les 4,60 m de l'auto. Un Peugeot 3008, plus court de 20 cm, fait mieux (435 litres). Enfin, le conducteur et son passager regretteront de ne pas disposer de plus d'amplitude de réglages : même ajustée au plus bas, la hauteur d'assise peut paraître excessive.
Un Diesel tout neufLa plus grosse évolution de l'Antara est à trouver sous son capot. Il reçoit en effet un nouveau Diesel. Il s'agit d'un bloc 2.2 conçu en collaboration avec AVL, un motoriste autrichien. Ce nouveau moteur est décliné en deux niveaux de puissance : 163 et 184 ch. Un écart de puissance particulièrement ténu. Certes, la différence de couple est plus importante : le bloc 163 ch offre 350 Nm contre 400 Nm pour le 184 ch.
Nous avons pour notre part essayé la version 184 ch disponible uniquement en version 4x4. Le moteur doit composer avec une masse élevée : 1.996 kg. Le 2.2 s'acquitte néanmoins très bien de sa tâche. Il offre des relances suffisantes et confère une belle polyvalence à l'engin. Souple et peu bruyant, il forme une excellente association avec la boîte manuelle six vitesses. Celle-ci, bien étagée, profite au surplus d'une commande bien guidée. Aucun creux à bas régime ne se fait ressentir : on n'en attendait pas moins d'un bloc d'une telle cylindrée. Opel annonce 9,6 s dans l'exercice du 0 à 100 km/h, un score honorable, sans plus.
Opel ne s'est pas contenté de revoir l'offre moteur. Il s'est également penché sur le châssis de l'Antara. Là encore, le résultat apparaît très satisfaisant. Malgré sa masse et son centre de gravité élevé, l'Antara offre un excellent compromis d'amortissement. Confortable, il prend relativement peu de roulis pour un tout-chemin et fait preuve d'une belle efficacité dans les enchaînements de virages. Bien sûr, il ne s'agit en aucun cas d'un véhicule sportif : à l'impossible nul n'est tenu.
On le voit, cette remise en forme a fait le plus grand bien à l'Antara. Malheureusement, cela ne lui permet pas vraiment de faire la différence par rapport à des véhicules plus petits comme, par exemple, le Peugeot 3008 ou le Nissan Qashqai. Conçu à l'origine pour les Etats-Unis, ce tout-chemin en porte toujours les stigmates : contrairement à son cousin Captiva, il ne compense pas son embonpoint par une habitabilité supérieure.
Sa consommation passe rarement sous la barre des 8 l aux 100 km.
En résumé: