Opel, englué dans les difficultés depuis des années, a décidé de sacrifier l'un de ses sites dans l'espoir de rebondir, une démarche qui n'est pas un gage de réussite, selon les analystes.

Alors que son patron promet qu'aucune autre usine ne sera fermée, les analystes pensent le contraire pour sauver Opel.

L'usine de Bochum n'aura pas l'occasion de souffler officiellement ses 50 bougies samedi: Opel a décidé d'annuler la fête d'anniversaire prévue de longue date pour des raisons de sécurité, après le tollé provoqué par son annonce lundi de mettre un terme à la production de voitures sur ce site après 2016. Une fin redoutée depuis longtemps par les salariés, mais qui n'en a pas moins fait l'effet d'un coup de massue. Opel, filiale du géant américain General Motors, cessera d'assembler des voitures dans cette ville de la Ruhr (ouest) quand la fabrication du monospace Zafira prendra fin. La direction, qui assure vouloir "sauvegarder un nombre significatif d'emplois" sur ce site, où travaillent environ 3.200 personnes, prévoit de conserver un centre de logistique, voire de l'étendre. L'installation d'une usine de composants est également en discussion. Victime de la chute des ventes en Europe et d'un problème de surcapacités, Opel imite le français PSA (lire notre article) et l'américain Ford, en tirant un trait sur une usine. "Il n'y avait hélas pas d'autre alternative", a affirmé le patron de la marque à l'éclair, Thomas Sedran, dans une interview à l'hebdomadaire Wirtschaftswoche (lire notre article). Un avis que partagent les spécialistes. Cette décision était "nécessaire", a ainsi déclaré à l'AFP Jürgen Pieper, analyste de la banque Metzler. "La situation d'Opel est extrêmement mauvaise", rappelle-t-il. "Si Opel était seul et non soutenu par sa maison-mère, il n'aurait aucune chance de survie".

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