Très légèrement restylé, le vaisseau amiral d'Audi progresse en puissance, en sobriété et en agrément de conduite. VERDICT CHRONO Dévoilée au salon de Francfort il y a tout juste un mois, l'Audi A8 est déjà sur la route et en concession. Si l'enveloppe est toujours la même, à quelques détails près, dont la première mondiale des phares Matrix LED, la refonte des motorisations justifie à elle seule le qualificatif de "nouvelle A8". Surtout avec son 4.1 V8 TDI de 385 ch et 850 Nm de couple, unique en son genre et inégalé, même sur la toute nouvelle Mercedes Classe S ou la plus vénérable BMW Série 7. CE QUI CHANGE La quatrième génération de l'Audi A8 est née en 2010 et se basait déjà sur son architecture de coque et de plateforme tout aluminium ASF qui en faisait la plus légère des grandes berlines routières avec un poids "nu" de seulement 231 kg, là où ses deux concurrentes en acier étaient à 300 kg minimum. Audi reprend donc sans la modifier cette plateforme, et son encombrement est toujours de 5,14 m de longueur pour un poids, dans cette version 4.1 V8 TDI Quattro, de 2 040 kg. Mais, depuis, les deux concurrentes ont subi un régime minceur et, par exemple, une BMW 750d xDrive à transmission intégrale ne pèse guère que 2 070 kg sur la balance. Bref, ce n'est plus sur la taille de guêpe de son A8 que Audi peut jouer les stars. C'est plutôt sur son gros 4.1 V8 que cette belle et efficace berline toise ses deux rivales. Revu et amélioré, ce 4.134 cm3 délivre 34 ch de plus, à 385 ch, histoire de repasser devant le six cylindres 3.0 l de BMW qui pointe à 381 ch. Et, pour bien marquer le coup, son couple déjà faramineux de 800 Nm passe à 850 Nm, soit 110 Nm de mieux que la Bavaroise. Au passage, et malgré des systèmes de dépollution plus énergivores (norme Euro 6 oblige), la consommation n'est que de 7,4 l/100 km, soit 194 g de CO2 mais 5.000 euros de malus tout de même et 6.500 euros au 1er janvier 2014. Pour ceux qui souhaiteraient un malus plus raisonnable, le "petit" 3.0 V6 TDI de 258 ch n'est qu'à 5,9 l et 155 g, soit 1.000 euros et 1.500 euros en 2014. Tous les moteurs sont équipés de la boîte Tiptronic 8 rapports et les transmissions sont toutes Quattro avec une répartition de 60 % sur l'arrière et 40 % sur l'avant, sauf pour la A8 Hybrid qui reste une traction thermique et une propulsion électrique (lire notre essai par ailleurs). Notez aussi que cette A8 4.1 V8 TDI est équipée en série du différentiel "sport", comme la S8, qui répartit le couple en continu entre les roues de l'essieu arrière. Bien utile - et fort agréable en pilotage sportif - lorsqu'il s'agit de maîtriser la cavalerie et le couple dantesque qui se manifestent à la moindre sollicitation de l'accélérateur. Ce système s'accompagne en série de l'Audi Drive Select, qui permet de choisir entre cinq modes de réactivité à pilotage électronique du moteur et de la transmission : auto, dynamic, confort, individuel et efficience. Ajoutez-y enfin la suspension pneumatique de série autoadaptative, en fonction du type de conduite, ou réglable par l'ordinateur central MMI qui n'a rien à envier, dans sa complexité, aux ordinateurs de la NSA... Mais ne soyons pas mauvaise langue, puisque ces deux systèmes (gestion moteur/transmission et suspension) s'adaptent automatiquement à votre style de conduite. De surcroît, mais c'est une option, vous pouvez ajouter le châssis sport et la direction adaptative (et dorénavant électromécanique pour abaisser sa consommation) qui donneront un caractère plus nerveux à l'ensemble. Audi a donc bien revu sa copie sous le capot, qui en profite pour adopter une double nervure et la calandre est légèrement abaissée. Les changements d'ordre cosmétique sont rares et on notera surtout les nouveaux feux avant Matrix LED qui sont deux pièces d'orfèvrerie électronique. Pas moins de 25 LED par phare pilotés électroniquement et par GPS (le faisceau lumineux s'oriente dans une courbe avant même que vous ayez tourné le volant !) permettent théoriquement près d'un million de modes d'éclairages, excusez du peu. Concrètement, c'est surtout l'anti-éblouissement du véhicule en sens inverse qui est flagrant, ainsi que l'identification de huit types "d'obstacles", comme les piétons, les cyclistes ou les animaux à sang chaud (oui oui, donc un alligator traversant votre route sera irrémédiablement ébloui... ou écrasé). Enfin, les clignotants se déploient comme une vague vers l'extérieur, soulignant mieux la direction que vous allez prendre, mais rappellent un peu trop ces panneaux lumineux orange et clignotants sur autoroute qui vous incitent à vous rabattre lors d'un rétrécissement de voie. Lire la suite sur : www.lepoint.fr