Leader déchu, le X3 revient plus armé que jamais pour récupérer sa place de numéro un sur le marché des 4x4 compacts premium. Un titre ravi, depuis 2008, par l’Audi Q5. Match fratricide en perspective.

Calqué sur son grand frère le Q7, l' Audi Q5 a envahi le vieux continent en 2008. Sa compacité, ses diesels moins gourmands en énergie et sa finition exemplaire lui ont permis de ravir la place de leader du marché devant un BMW X3 vieillissant. Ce dernier souffrant en prime d’un espace à vivre plus réduit et de matériaux moins flatteur. La messe était dite. La « Guéguerre » marketing entamée par BMW et Audi, à grand coup d’affiches sarcastiques ( A4/serie3), de spots au vitriole et de comparatifs orientés (Quattro/Xdrive) n’est pas prête de se terminer. Avec l’arrivée du nouveau X3, BMW lance une nouvelle offensive en direction des anneaux. La firme de Munich a commencé par allonger son SUV (+8cm), jugé trop étroit par la clientèle. Un gain qui profite à l’habitabilité générale. Les passagers arrière sont mieux lotis que sur le Q5 avec davantage d'espace aux jambes, aux coudes et à la tête. La sensation d'espace et les rangements font également meilleure impression. Long de 4,63 m, le 4x4 d’Ingolstadt propose une habitabilité quasi similaire aux genoux et aux coudes. La garde au toit est en revanche moins généreuse en raison d’une chute de pavillon plus prononcée. Plus confinés, les passagers vivront moins confortablement les longs déplacements. Désormais proches en matière d’habitabilité, le Q5 et le X3, font aussi jeu égal sur le thème de la modularité. Le Q5 propose une banquette coulissante en option, rabattable 40/60 ou 40/20/40. Cette dernière dégage une aire de chargement presque plane. Le X3, lui offre les même prestations avec une banquette rabattable 40/ 20/ 40, également en option et une surface de chargement quasiment plane. La différence se joue sur les volumes de coffre. Le X3 pense enfin aux familles et propose un espace de chargement digne de ce nom. Oscillant entre 550 litres et 1600 litres, ce dernier devance (très) légèrement celui du Q5 (550litres/1560 litres). Les deux modèles regorgent de rangements et d’astuces comme des crochets d'arrimage, des kits de séparation et une prise 12V. Le look du X3, lui, évolue en douceur, histoire de ne pas heurter une clientèle très conservatrice. Ici l’élégance prime sur l’originalité. Quelques détails soulignent une montée en gamme à l’image du bouclier couleur carrosserie ou des optiques LED (option). Mais BMW a concentré ses efforts sur la présentation intérieure. Autrefois décrié pour la qualité passable de ses matériaux, leX3 progresse à tous les niveaux (dessin, ajustages, plastiques, finitions). On a désormais affaire à un intérieur raffiné et (logiquement) plus moderne que celui du Q5. Le 4x4 d’Audi peut toutefois compter sur une qualité de finition toujours exemplaire. Un dessin sobre et une ergonomie bien pensée. Le design remporte toujours, malgré son âge, un vif succès auprès du public.

Motorisation/comportement/confort

Abritant le récent petit 4 cylindres diesel de 184 ch, le X3 2.0d revendique une sobriété et une propreté au dessus de la concurrence et de l’Audi Q5. Soit 149 g de CO2 (neutre au malus) et une consommation de 8,2l/100 km (relevée par nos soins). Des chiffres à en faire pâlir certain SUV 2 roues motrices. Le Q5 d’Audi dans sa version 2.0 TDI 170 ch quattro limite les dégâts à 175 g de CO2/km. Malgré sa conception moins récente le TDI  Audi reste discret en toutes circonstances, quand le diesel du BMW gronde et claque (à froid). En matière d'agrément se montre à la peine en boite mécanique. Manque de peps à bas régime, niveau sonore important en charge, etc. la faute aux 1835 kg du modèle ? Le 2.0d, séduira davantage accompagné de la boite auto à huit rapports et de son mode sport. Ce dernier apporte le dynamisme qui lui manque grâce à une réponse plus instantanée à l’accélération. Moins fluide et rapide que la transmission S-Tronic d’Audi, cette boite automatique inédite (8 rapports) affiche toutefois un niveau de confort très correct. Le 2.0 TDi 170 affiche les mêmes contraintes que son homologue et manque de souffle pour déplacer les 1730 kg du Q5. Au final, l’agrément est dans la même veine que le 2.0 d. La différence se joue peut être sur sa discrétion mieux travaillée. Particulièrement soigné, le châssis du X3 privilégie le confort, avec un essieu arrière à cinq bras. L’amortissement est beaucoup moins ferme qu’auparavant et rend ce X3 plus facile à vivre au quotidien. BMW propose, en option, une suspension pilotée  très efficace. Cette dernière dispose de 3 modes (Normal, Sport, Sport +) agissant sur l’assiette du véhicule, la réponse à l’accélération, le seuil de tolérance de l’Esp et la réaction de la direction. La configuration Sport autorise des passages plus rapides en courbes, une plus grande précision dans les trajectoires ainsi qu’une meilleure assise. Le X3 affiche ainsi des qualités routières très proches d’une berline. Une option intéressante (même financièrement) à qui souhaite se faire plaisir en montagne ou sur départementales. De son côté, le Q5 peut compter sur l'Audi Drive Select et l’amortissement piloté (1 320 €). Deux modules en option sur toutes les versions qui nous semblent recommandables afin d’assurer un meilleur compromis confort/comportement. Notamment en raison du très bon maintien de caisse en virage. Comme chez BMW,  le système comprend trois modes : confort, auto et dynamique. Avec les suspensions classiques, les impressions de conduite laissent apparaître un confort de suspension plus marqué que sur le X3. S’il ne démérite pas sur la partie dynamique, le Q5 lui, se voudrait volontiers plus polyvalent. BMW peut bomber le torse. Avec son nouveau X3, le constructeur bavarois rattrape son retard et comble les lacunes du passé. Plus habitable, plus lumineux et plus logeable, le X3 se revendique en prime le plus sobre et ecologique de sa catégorie. Autant d'avantages qui lui permettent de retrouver, selon nous, son trône de leader de la catégorie, face à un Q5, qui ne démérite pas, mais vieillit logiquement. Ses moteurs moins pointus et son habitabilité arrière, et ses tarifs supérieurs sont à revoir. (caradisiac)