Nous avons toujours aimé les Fiat. Comme gosse dans le Jura Neuchâtelois, il n’y en avait pas beaucoup dans les années 60. La Fiat 500 était trop poussive pour le dénivelé des routes du Jura et l'hiver était vraiment trop rude pour les mécaniques italiennes. Et avec leur propulsion aux roues arrières, elles ne montaient pas vraiment bien en hiver, il y avait de la neige pendant près de 6 mois à l'époque.

 

En rentrant de l'école à midi, au pied de la montée de la Rue Le Corbusier, nous poussions souvent les voitures afin qu'elles puissent arriver jusqu'au N0 17 ou 21, les Fiat montaient comme des crabes, nous devions pousser fort, cela nous donnait chaud par les -20 degrés ambiants. Nous nous sommes aussi quelques fois assis à deux dans le coffre d'une Fiat 124, les jambes repliées au dessus du rebord du coffre et la tête coincée contre le couvercle de la malle ouvert tout grand. Nous étions heureux, c'était quand même plus gratifiant du moins au niveau ligne et bruit que les Opel Rekord ou Ford Taunus.

 

Nous aimions aussi la Fiat 124 Coupé, en bleu turquoise, la voiture de Madame le Notaire ou la petite 850 Coupé S en jaune moutarde. Fiat était une marque exotique à 1000 mètres d'altitude, voire une 124 S ou une 125 Spéciale représentait un événement, quel beau tableau de bord et sa calandre avec 4 phares faisait très sport, elle devait taper les 170 km/h ! Ce n est qu’avec l arrivée de la 127 à traction avant et de la 128 que Fiat a fait une réelle percée dans ces zones de montagne. J’ai du reste peaufiné ma conduite avec la très belle 128 Coupé 1100 cm3, c’était la grande sœur d’un copain de classe qui me la prêtait. Je me rappelle aussi -comme si c'était hier- de la vision de cette Fiat Dino 2400 Coupé  bleu foncée, elle passait sur le chemin privé et se dirigeait vers le Club House du tennis. Je jouais un match de tennis, j’ai au moins perdu le deux jeux à suivre, je ne regardais que ce beau coupé immatriculé à Zürich et j’avais hâte de terminer mon match pour pouvoir jeter un œil au tableau de bord et découvrir enfin où s’arrêtait la marque du compteur de vitesse.

 

 

Aujourd'hui, j'aimerais revoir une vraie gamme chez Fiat et pas une Xème version de la 500. Avec la 124 Spyder, il y a peut-être un espoir. Alors à quand le vrai ADN Fiat avec par exemple une nouvelle 850 déclinée en hatch, coupé et spider, et une Panda bien boxy avec toit en toile ou une vraie Uno. Fiat est une marque sympathique, alors les gars de Turin, pardon de Londres et des USA ou le destin de FCA est en train de se jouer, osez, le public vous attend !

 

Ted Pistonheads