L’originalité de la Citroën C4 laisse place au sérieux. Des lignes consensuelles, un intérieur classique et soigné. Pas de doute, la dernière production de Citroën se germanise. Conserve-t-elle pour autant sa french touch’ face à sa principale concurrente la Volkswagen Golf 6 ?
Constructeur en vogue, Citroën, nous avait habitué à une certaine originalité en matière de style : C3, DS3, C5, etc. Mais cette fois-ci, la marque française s’est contentée du minimum syndical pour faire de cette deuxième génération de C4, un modèle attrayant. La compacte adopte un look consensuel qui s’inscrit en droite ligne d’un segment monotone dominé sur le vieux continent par la Golf.Les lignes ont été modernisées des deux côtés, mais sans bouleversement, car, à en croire, les constructeurs, la clientèle du segment (compactes) est frileuse au changement. On apprécie tout de même cette volonté de rupture par rapport à l’ancienne génération. A l’inverse de Volkswagen, dont le design de sa Golf arrive à essoufflement depuis trois générations. Commercialisée en 2008, la compacte à toutefois le mérite de bien vieillir.La Golf reste une valeur sûre en matière habitabilité. Malgré un gabarit plus compact (4.20 m) l’allemande offre un meilleur espace global aux places arrière. En augmentant la longueur de sa compacte (4.33m), Citroën a misé sur le volume de coffre. Point noir de l’ancienne génération, ce dernier, établi à 498 litres, se positionne comme le plus vaste de la catégorie. Contre 395 litres pour la Golf.
La qualité de fabrication de la C4, soulignée lors de notre premier essai, égale aujourd’hui celle de la Golf. L’aménagement, les matériaux et les assemblages font preuve de sérieux. A bord de la Golf, pas de mauvaise surprise, la qualité de finition reste très bonne et le dessin vieillit plutôt bien. La différence entre les deux modèles se joue sur l’ambiance à bord. Plus accueillante sur la C4 (planche de bord originale, commandes de clim plus intuitives et instrumentation qui changent de coloris). De nouveaux équipements comme les sièges avant massant, le détecteur d’angles morts ou le nouveau combiné multimédia « eMyWay » attestent d’une montée en gamme de la production française. Nul besoin d’un tel comparatif pour apprécier la conduite d'une Golf. Associé à une boîte mécanique fluide, son récent 1.6 TDi (105 ch) offre un rapport prix/prestation parmi les plus attrayants du marché. Ce petit diesel polyvalent distille un couple maxi de 250 NM pour une consommation moyenne de 5.5l/100 km. Suffisant pour déplacer le poids contenu de l’allemande (1314 kg) et proposer un soupçon de dynamisme. Plus punchy, en raison d’un couple plus conséquent (275 Nm avec overboost) le 1.6 HDi 112 ch affiche un caractère plus alerte que son homologue allemand. Sa plus grande consistance à l’accélérateur nous a d’avantage séduit que sur la Golf. Avec laquelle nous avons calé une bonne dizaine de fois, avant de prendre le pli. En dépit d’un appétit plus marqué (6,2 l /100 km), ce bloc s’avère aussi propre (119g de CO2/km) que le TDi de VW et bénéficie du même bonus, jusqu’à la fin de l’année 2011. Citroën a choisi de pousser le curseur très nettement en direction du confort pour sa nouvelle compacte. Certainement pour ne pas empiéter sur les platebandes de la future DS4 (déclinaison chic et sport) prévue pour le printemps 2011. La française domine totalement l’allemande sur ce thème et se montre garante d’un excellent compromis entre souplesse et maintien. En prime, la filtration est performante et le confort phonique très bien travaillé. Néanmoins, la Golf nous est apparue plus homogène que la C4 sur le thème des prestations routières. La production allemande offre, en effet, un remarquable compromis entre précision de conduite, agilité, et confort. Ce dynamisme plus prononcé fait pencher la balance en faveur de l’allemande. Qui devra toutefois se méfier de la future DS4. Annoncée redoutable. (caradisiac)