Pour séduire le public européen, Hyundai lance pour la première fois un grand break familial. Face à l’i40sw, la Citroën C5 oppose l’assurance tranquille de la référence française du segment. Un match France-Corée au sommet !
Hyundai Europe s’attache depuis quelques années à faire oublier l’image de ses débuts sur le continent européen. Le Coréen ne veut plus passer pour un constructeur de voitures insipides à bas prix. Si l’on en croit ses distributeurs français, il s’agit désormais d’une marque "généraliste premium". Ce trésor de langage mercatique ne brille certes pas par sa limpidité, mais témoigne de nouvelles ambitions.
Avec le Veloster, la i40sw fait donc partie des nouveaux porte-étendards de cette stratégie. Premier break familial de la marque, il veut profiter de l’excellente image dont bénéficie ce segment, départi depuis longtemps de sa réputation utilitaire. Il doit cependant composer avec une concurrence particulièrement relevée, dans laquelle la Citroën C5 Tourer occupe une place de choix. Plus d’un tiers des C5 se vendent en effet dans cette déclinaison.
Le i40sw affiche des lignes fluides et sophistiquées, qui se distinguent résolument du reste de la production automobile. Hyundai semble avoir enfin trouvé son style et c’est tant mieux. La C5, qui fête sa quatrième année d’existence, reste également parfaitement au goût du jour. A tel point que Citroën n’a pas jugé utile de lui offrir un véritable restylage de mi-carrière comme tant de concurrentes.
Opposition d'approchesA l’intérieur, les styles s’opposent tout autant. La Hyundai reste fidèle à son approche technoïde. Le plastique sombre, les revêtements noir brillant et les éclairages bleutés règnent en maître. Une ambiance qui ne respire pas la gaîté. Les assemblages se montrent cependant soignés et l’ergonomie sans reproche. Une qualité que l’on ne retrouve pas dans la C5, qui multiplie les fautes dans ce domaine. La grande Citroën est en effet la dernière à disposer d’un volant à moyeu fixe, lequel fourmille de boutons petits et mal situés. Par ailleurs les boutons de pied de console manquent de lisibilité et l’absence d’un joystick pour commander le GPS se fait cruellement sentir. On apprécie cependant le dessin de l’ensemble, plus gai qu’à bord de la Coréenne ainsi que les excellents sièges de notre version Confort.
Bien qu’élégants, les breaks familiaux se doivent d’être habitables. Bien sûr, le temps des Citroën CX et Peugeot 505 dont les malles étaient capables de loger plus de 1.000 litres (si, si…) est bel et bien révolu. Désormais, il faut se contenter de la moitié : la Hyundai, longue de 4,77 m, revendique 553 litres et la Citroën, plus longue de 6 cm, 533 litres. La Hyundai prend dans ce domaine largement l’avantage sur la française. La place dévolue aux passagers arrière et notamment l’espace aux genoux est également supérieur dans la Coréenne. Cependant, cela ne fait pas tout : la banquette de la Citroën, plus moelleuse et mieux dessinée se montre bien plus confortable et rend les voyages beaucoup plus agréables.
En matière de modularité, nos deux concurrents se montrent plutôt pingres. Il est certes possible d’abaisser la banquette en plancher plat sur la C5, mais il faut pour ce faire faire basculer les assises. La i40 n’a même pas droit à cette fonctionnalité : les assises restent désespérément fixes. Certaines concurrentes font mieux, beaucoup mieux. Sur la Laguna Estate, la banquette peut ainsi se rabattre en plancher plat en un tournemain grâce à des tirettes situées dans le coffre. La Citroën C5 Tourer tire cependant son épingle du jeu grâce à sa suspension hydropneumatique : un bouton situé dans le coffre permet d’abaisser l’assiette pour faciliter le chargement.
Délice hydropneumatiqueNotre Citroën était équipée de la suspension Hydractive proposée de série avec cette motorisation HDI 140. Ainsi dotée, elle offre le toucher de route moelleux propre à ce type d'amortissement. Très confortable, la C5 est aussi efficace. Malgré son poids élevé (1.655 kg), elle fait preuve d’une efficacité surprenante dans les portions sinueuses et dispense un niveau d’adhérence exceptionnel, même sur le mouillé. Seule la direction, un peu trop démultipliée et très peu informative limitera les ardeurs des pilotes en herbe.
Si le Hyundai fait confiance à de classiques ressorts métalliques, elle ne démérite pas face à la Citroën. Elle offre même un compromis confort tenue de route de grande qualité et d'une direction plus précise et informative. Plutôt souple, sa suspension n’en reste pas moins efficace. La tenue de route apparait donc très satisfaisante, même si les pneus Hankook Ventus 225/45/18 ne se montrent pas aussi adhérents que les Michelin 225/55/r17 Green X de la C5. D’autant plus regrettable que l’ESP se montre franchement paresseux. Il tolère en effet des dérives prononcées avant d'intervenir, ce qui peut plaire aux sportifs, mais pas aux bons pères de famille.
Nos deux modèles font appel à des moteurs de puissance équivalente. Le 1.7 CRDi revendique 136 ch et 323 Nm contre 140 ch et 320 Nm pour le 2.0 PSA. Malgré sa plus faible cylindrée et un certain manque de couple à bas régime, le moteur coréen se montre plus élastique et profite d’une plage d’utilisation plus grande. La C5 manque singulièrement d’allant en dessous de 1.500 tr/min, une sensation amplifiée par la longueur de la transmission. En revanche, elle offre plus de punch que la Hyundai au-delà. Au chapitre consommation, nous avons obtenu à bord de la Citroën 6,4 litres aux 100 km de moyenne sur un parcours de 800 km à la fois routier et autoroutier. Une valeur qui s’élève cependant très rapidement en conduite dynamique sur route sinueuse. Malgré un chiffre en cycle mixte annoncé inférieur à la C5 (5,1 litres aux 100 km contre 5,8 litres aux 100 km pour la Citroën), la i40sw ne fait pas vraiment mieux. Du point de vue de l’insonorisation, les deux voitures font jeu égal. Les moteurs s’avèrent bien insonorisés et les bruits aérodynamiques et de roulement apparaissent particulièrement bien contenus sur les deux autos.
Au final, difficile de désigner une gagnante parmi ces deux autos. La Citroën fait valoir son très grand confort, sa tenue de route supérieure et son coffre un peu plus malin. La Hyundai met en avant son habitabilité, son ergonomie mieux travaillée et surtout son rapport prix équipement plus avantageux.(automobile.challenges)