Dans un entretien au Wall Street Journal du 2 octobre 2012, Carlos Ghosh affirme que Nissan pourrait commercialiser sous la marque Datsun - qui renaîtrait à cette occasion après trente ans d'abandon - une voiture ultra low cost à un prix allant de 3 000 à 5 000 dollars (de 2 325 euros à 3 875 euros). Le quotidien explique avoir obtenu des détails exclusifs sur ce projet auprès de M. Ghosn lui-même et d'autres responsables du groupe japonais. Lors de l'annonce du projet Datsun il y a quelques mois, le constructeur, propriété à 43,8 % du français Renault, n'avait fourni aucun prix indicatif. La presse japonaise avait évoqué un tarif de base de quelque 500 000 yens (soit 5 000 euros). D'après le Wall Street Journal, M. Ghosn a expliqué vouloir sortir pas moins de six modèles Datsun à partir de 2014 à un prix minimal que seule une poignée de voitures produites en Chine et en Inde pourraient battre. Compresser les coûts Afin de compresser ses coûts, Nissan va se fournir quasi exclusivement en pièces détachées dans les pays où la voiture sera produite et vendue, dont l'Indonésie, où Carlos Ghosn annonçait officiellement en mars dernier que l'usine Nissan de Cikampek, près de Djakarta, la capitale, augmenterait sa production à 250 000 unités d'ici à 2014. Un sujet que nous évoquions déjà en début d'année à propos de Renault qui annonçait vouloir produire et commercialiser en Inde une voiture ultra low cost à 2 500 euros en complément de sa gamme Dacia déjà vendue dans le sous-continent indien. Une stratégie indienne adaptée donc du modèle économique réussi de Renault avec Dacia (lire notre article). Cette première Datsun pourrait bien ressembler à ce "show car" dévoilé en 2011 par Nissan sous le badge Datsun lors du salon de l'auto de Tokyo. Ni pour l'Europe ni pour les États-Unis En outre, affirme le Wall Street Journal, les Datsun ne devraient pas bénéficier du confort et des dernières innovations de sécurité des deux autres marques du groupe - Nissan elle-même et Infiniti, la filiale dédiée aux voitures de luxe. Pour cette raison, le groupe n'a pas l'intention de vendre des Datsun aux États-Unis ou en Europe, où les exigences en matière de sécurité active et passive sont bien plus élevées et imposeraient des prix trop élevés, ajoute le quotidien. "Si vous allez aux États-Unis, cela ne pourra pas se faire à 3 000 dollars", a reconnu M. Ghosn. Le P-DG de Nissan assure que cette future Datsun sera "moderne et rafraîchissante", jugeant que les consommateurs des pays émergents veulent une voiture qui "les met à l'aise et entre dans leur budget". D'après lui, cette marque sera "l'une des accélératrices de croissance" de Nissan qui veut élever sa part de marché mondial d'un peu plus de 6 % actuellement à 8 % d'ici à 2016. Datsun renaît de ses cendres La marque Datsun a été développée une première fois par Nissan dans les années 1930, rencontrant un certain succès, en particulier en Asie et aux États-Unis, dans le segment des voitures bon marché. Elle avait été progressivement abandonnée à partir de 1981, afin de donner plus de visibilité à Nissan. En ressuscitant cette marque, Nissan veut renforcer sa présence dans les pays émergents asiatiques. Hormis la Chine, devenue le premier marché automobile devant les États-Unis et où Nissan est déjà présent, les marchés des pays d'Asie du Sud-Est sont un potentiel de forte croissance, à mesure que la classe moyenne s'y renforce.
Sources : www.lepoint.fr