Une étude du CEPS/Instead sur la mobilité alternative à la voiture privée pour les résidents luxembourgeois dans leurs trajets domicile-lieu de travail.La voiture reste la plus rapide pour la majorité des déplacements, et ce, même en heures de pointeQu'il est difficile pour le résident et travailleur luxembourgeois de se débarrasser de ses sacro-saintes habitudes de déplacement en voiture privée, fût-ce pour se rendre sur son lieu de travail, et, le plus souvent, quelle que soit l'alternative en offre de transport en commun.C'est dans ce contexte si souvent ressassé de „Chassez le naturel, et il revient au galop“ que le CEPS/Instead s'est fendu d'une étude sur la mobilité alternative à la voiture privée pour les résidents luxembourgeois dans leurs trajets domicile-lieu de travail principal, et d'ainsi déterminer la part des actifs qui pourraient se passer de leur propre voiture pour effectuer ce trajet quotidien.Conclusion: 38% d'entre eux, soit 78.000 travailleurs actifs pourraient laisser leur voiture dans le garage. Mais le conditionnel reste bien sûr de mise...Partant du constat que tant la population que l'emploi ont sensiblement augmenté ces dernières années au Luxembourg, entraînant logiquement une hausse des déplacements dans le pays, le CEPS/Instead s'est penché sur l'analyse d'une mobilité alternative à la voiture privée.Surtout qu'entre 1999 et 2007, une baisse de 16% à 13% de la part des transports en commun pour les trajets domicile-travail avaient été constatée.Ces déplacements constituent en effet un véritable enjeu essentiel dans la politique de transport, produisant des incidences sur les infrastructures routières et la dégradation des conditions de circulation allant jusqu'à la saturation du réseau routier, et générant des enjeux environnementaux et énergétiques.L'étude réalisée par le CEPS/Instead s'appuie principalement sur une comparaison des temps de trajet entre la voiture privée et une mobilité alternative. Si l'on considère que la durée du trajet en transport en commun reste attractive dans une limite de temps deux fois supérieure à la voiture, 19% des actifs disposent d'une liaison efficace pour se rendre au travail en transport en commun78.000 résidents luxembourgeois pourraient très bien se passer de leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travailLe travail de l'établissement de recherche public permet de dégager trois enseignements majeurs.Tout d'abord, malgré l'allongement des distances domicile-lieu de travail, 17% des actifs – qui correspond à un total non-négligeable de 35.000 personnes - travaillent à moins de 2 kilomètres de leur domicile, soit un trajet plus adapté à la marche à pied ou au vélo.Ensuite, il ressort de l'étude que la majorité des actifs (70%, soit 143.000 travailleurs) dispose d'une offre en transport en commun pour se rendre au travail. Un constat à relativiser toutefois, sachant que la voiture reste la plus rapide pour la majorité des déplacements, et ce, même en heures de pointe.Enfin, si l'on considère malgré tout que la durée du trajet en transport en commun reste attractive dans une limite de temps deux fois supérieure à la voiture, 19% des actifs – 41.000 personnes – disposent d'une liaison efficace pour se rendre au travail en transport en commun.Ainsi, à l'analyse de ces trois enseignements importants, il ressort que 78.000 résidents luxembourgeois – soit 36% des actifs au pays – peuvent très bien se passer de leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail.A titre comparatif, une enquête menée en 2007 montrait que 21% des actifs seulement n'utilisaient pas la voiture pour aller au travail.En conclusion, si ce chiffre de 36% ne constitue somme toute qu'un simple indicateur (des études comportementales complémentaires devraient notamment être menées au Luxembourg à ce sujet), il apparaît suite à cette étude qu'un temps de trajet attractif par rapport à la voiture est une condition nécessaire, mais 'ement suffisante, pour inciter les personnes, en situation de choix, à utiliser les transports en commun.Bref, le résident luxembourgeois n'est manifestement pas encore mûr pour délaisser son volant chéri au profit du confort, de la sécurité et de la relaxation des trajets en transports en commun. La voiture privée a encore de beaux jours devant elle...(wort)