Dans le bouquin « Fifty Shades of Grey », Grey est le nom du héros et pas la couleur grise (grey) comme beaucoup pourrait le penser à la lecture du titre. C’est alors que nous nous sommes dit que nous pourrions reprendre ce bouquin non pas pour son caractère aphrodisiaque mais bien pour l’élément couleur. Nous serions alors tentés de dire qu’il en faut pour toutes les couleurs, oh pardon, pour tous les goûts ! C’est ce que nous allons découvrir dans ces quelques lignes.
Dans les nuanciers des constructeurs automobiles, le gris est omniprésent, avec des noms comme Lunar Grey, Stratus Grey, Agate Grey, Agate Grey, Spacegrau, Midnight Grey, Saville Grey, Sterling Grey, Electric Silver, Gris Shark…..nous en avons comptés Fifty, un hasard ! Et peut-être même qu’en cherchant bien et en incluant des marques un peu plus confidentielles, nous serions arrivé à Sixty Nine…
Mais pourquoi donc ne voyons-nous pratiquement plus de voitures avec des couleurs vives sur nos routes ? Il y a bien quelques modèles en orange vitaminé (oui la new new Mini a un orange au catalogue, Seat et son Ibiza dispose aussi d’un orange sang et bien sûr une Lamborghini se commande en orange, mais ce n’est pas la voiture pour aller au boulot !). Ce doit être cela; pour aller au boulot, il faut du gris, comme le costard-cravate. Et en cette période automnale, le gris est aussi partout, dans le ciel, sur la route…et même les discours de François Hollande sont gris de gris. Le gris est aussi la couleur de l’économie européenne avec son marasme ambiant, est-ce que c’est cela aussi qui nous pousse à choisir sa caisse grise. Et en plus pas un gris souris sympa comme il y en a eu sur les Porsche 911 short wheel base des années 60. Mais non, vous n’y êtes pas du tout, on fait fausse route, ce sont les « leaseurs » qui nous imposent le gris, d’après eux, c’est mieux vendable sur le marché de la seconde main.
Lamborghini Gallardo
Porsche 911 Short Wheel Base
Moi, j’ai essayé de revendre des voitures de toutes les couleurs. Si tu as une rouge, on te dit oui, mais pas en rouge. Si tu te pointes avec un break blanc, tu auras invariablement la remarque, cela fait voiture de boucher. Une verte, ah non cette couleur porte malheur. Une jaune, vous n’y pensez pas un peu de sérieux ! Une noire, trop salissante et trop «dark side of the moon». Une bleue, à la rigueur, mais pas ce bleu, il est trop violent….En fait il faut tomber sur l’acheteur idéal lorsque l’on vend autre chose que du gris, du type de Barbie qui ne veut que du rose!
Si le gris est devenu la norme, on se demande encore pourquoi les constructeurs se cassent la nénette en proposant toutes les couleurs possibles dans leurs catalogues. C’est probablement parce que dans un magazine c’est quand même plus sympa d’avoir une M3 en bleu métallisé ou une Cinquecento en bleu ciel, couleur des 60s. Au moins au volant d’un pot de yaourt de cette couleur, tu as la banane dès le matin !
Une voiture métro-boulot-dodo grise…
Encore un mot sur les dernières couleurs à la mode, c’est le gris basalt…non c’est un joke ! Après deux années ou les constructeurs et leurs marketing team on essayé de nous fourguer du brun métallisé, les «shades of blue» ont refait une forte poussée au dernier Salon Mondial de Paris. Alors faites-vous plaisir, roulez coloré et gardez le «Shade of Grey» pour d’autres activités.
Pierre-Yves Augsburger