Cadillac n'en finit pas de renaître. Mise à mal par la crise, l'ancienne organisation cède la place à une structure allégée, ramenée à deux distributeurs officiels en France (début 2011) : Chassay à Tours et Paul Chedid Automotive à Paris , autour desquels gravitent une dizaine de concessionnaires implantés près des grandes agglomérations. Bref, Cadillac oublie ses rêves de rivaliser avec les spécialistes allemands : il n'escompte écouler que deux cents voitures par an dans l'Hexagone. Cela n'empêche pas la marque de proposer une gamme pléthorique. Outre la berline CTS déjà connue, la famille Cadillac s'agrandit avec les CTS Coupé, dont le redoutable CTS-V (564 ch), le CTS Sport Wagon , le crossover SRX et le 4x4 Escalade Hybride.
De quoi satisfaire les envies d'une frange de clientèle qui n'imagine, pour rouler, que l'“American way of life”. Il faut d'ailleurs avouer que le coupé CTS ne manque pas d'allure. Avec ses formes sculpturales, ses lignes tendues et une hauteur de caisse inhabituelle, il arrive presque à faire oublier qu'il est aussi long qu'une Renault Laguna Estate (4,79 m) ! Le dépaysement est moins marqué à l'intérieur – même si l'espace, comme de coutume chez les américaines, n'est guère généreux vu le gabarit –, alors que la finition et l'ergonomie se rapprochent des standards européens. Reste que démarrer le V6 et enclencher la boîte automatique suffit à nous transporter outre-Atlantique.
L'inaudible 3.6, la direction sur-assistée et la transmission douce à souhait créent une ambiance reposante, même si la fermeté des sièges et des suspensions ternit le tableau. En revanche, malgré les 311 ch disponibles, le CTS n'a aucune velléité sportive. Le bousculer, c'est découvrir que les limites d'adhérence sont vite atteintes, que la boîte perd ses moyens, tandis que l'amortissement peine à maintenir les mouvements de caisse à haute vitesse et que le freinage s'évanouit rapidement. Mieux vaut baisser le rythme, mettre un bon Bob Seger et profiter de l'équipement pléthorique offert par ce coupé américain qui fait payer cher son exclusivité.