Le doyen des 4x4, le vénérable Land Rover Defender né en 1948, adopte le moteur de l’utilitaire Ford Transit pour se maintenir aux normes de pollution. Bien entendu, il conserve ses aptitudes hors pair en tout-terrain.Contre vents et marées, contre normes de protection et normes antipollution, le Land Rover Defender demeure. Depuis plus de soixante ans. Si les concept-cars DC100 et DC100 Sport ont montré que Land Rover songe dorénavant très sérieusement à remplacer son 4x4 le plus emblématique, l’heure du glas n’a pas encore sonné.

Le passage à la norme Euro V fut fatal à quelques modèles emblématiques, mais à faible diffusion. Les amateurs de pilotage se lamentèrent ainsi du retrait prématuré des Honda Civic Type R et Mazda RX-8. Le Defender, lui, s’adapte une fois de plus. Pour réduire un peu ses émissions, il adopte le quatre cylindres 2.2 Diesel du Ford Transit avec filtre à particules, qui remplace le précédent 2.4 Td4 signé Ford.

Ce "nouveau" moteur offre une puissance et un couple identiques (122 ch et 360 Nm), une consommation et des émissions de CO2 inchangées (10 l/100 km et 266 g/km en cycle mixte pour le châssis court) mais se montre moins prodigue en oxydes d’azote, normes Euro V obligent. On se l'explique mal.

Les seules différences proviennent d’un niveau sonore diminué et d’une vitesse de pointe qui passe de 132 km/h à 145 km/h.

Sur route, le Defender parvient à conserver un comportement routier suffisamment précis par la grâce de ressorts durs comme du bois. Si le sentiment de sécurité y trouve son compte, cela se paie par un inconfort notoire : chaque irrégularité de la route sera sèchement et immédiatement transmise à vos lombaires.

Qu’importe, c’est dans les conditions hors-piste les plus extrêmes que le Defender peut s’exprimer. Ici, point de dispositif électronique sophistiqué pour s’adapter au terrain en temps réel. Le Defender reste fidèle à un blocage de différentiel manuel, comme à une boîte mécanique à six rapports doublée d'une gamme courte.

A l’usage, cependant, le Defender ne se montre pas moins capable que ses frères de gamme plus gréés électroniquement. La ceinture de caisse basse permet au conducteur de dominer la situation, rendant les caméras superflues. D’autre part, le châssis à échelle et les porte-à-faux réduits font que le Land Rover ne craint ni les croisements de ponts, ni les ornières les plus profondes. Sans parler de l’intérieur, résistant aux infiltrations d’eau lors des passages de gués.

Efficace, le Defender réclame toutefois une certaine poigne. Les commandes s’avèrent parfois rétives, à l’exemple du blocage de différentiel qui a sauté tout seul lors de la traversée d’un bourbier. Il faudra composer avec la gamme courte non synchronisée, qui réclame un double débrayage pour passer de la gamme courte à la gamme longue et inversement. Enfin, le rayon de braquage s’avère démesuré lorsque le différentiel central est bloqué. N'espérez pas non plus une insonorisation à la hauteur de celle d'un Discovery : si le bruit du moteur paraît acceptable, les passages de roues en tôle nue font office de caisse de résonance. Chantent, chantent, les gravillons !Le Land Rover dispose toutefois d’une longueur d’avance en termes de variété de carrosseries proposées. En plus des pick-up, breaks et autres versions tôlées de toutes longueurs, Land Rover est capable de répondre aux demandes spécifiques de tous les corps de métier en châssis-cabine. Sapeurs-Pompiers, dépanneurs et militaires comptent parmi ses clients fidèles.(automobile.challenges)

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Aptitudes en tout-terrain préservéesCharme historiqueIntérieur à toute épreuve 

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Rusticité et inconfortCommandes parfois rétives

 

Confort                                1/5Prix / Equipements           3/5Performances                   5/5Consommation                2/5CO2                                    2/5