Vous signez votre 11e victoire le jour de votre 200e Grand Prix, qui plus est sur le tracé de votre première victoire en 2006. La fête va être belle.
Jenson Button : Nous avons une longue pause avant le prochain Grand Prix, je peux vous dire qu'on n'est pas prêt de se coucher ce soir (rires). C'est sur ce tracé que j'ai remporté mon premier Grand Prix en 2006 dans des conditions similaires. C'est mon 200e Grand Prix et je m'impose une nouvelle fois ici. C'est génial. Pour plusieurs raisons, j'aime bien ces conditions. Mais ne me demandez pas pourquoi. Ça a fonctionné une nouvelle fois. Ça a été un week-end fantastique et nous pouvons partir en vacances sur une belle note. Mais il ne se passera pas à un jour sans que nous pensions à Spa (où se déroulera le GP de Belgique fin août, ndlr). Nous serons excités à l'idée d'aller là-bas et de reproduire ce genre de résultat.
A quel moment avez-vous pensé que la victoire était à votre portée : lorsque votre équipier est parti en tête à queue à la chicane ou pensiez-vous être en mesure de le reprendre à la régulière ?
J. B. : C'est très facile de répondre à cette question à présent, mais, vers le milieu du premier relais, mes pneus étaient mieux conservés que ceux de mes adversaires. J'ai pu attaquer. La voiture répondait vraiment bien. J'étais environ trois secondes derrière Lewis lorsqu'il s'est arrêté. Je roulais alors une seconde plus vite au tour. A ce moment-là, je savais que j'étais en bonne posture. Lors de mon deuxième relais, en pneus extra-tendres, je savais que j'aurais l'opportunité de revenir sur Lewis parce qu'il avait des difficultés à la fin de son relais. Mais ça s'est passé différemment avec le retour de la pluie. Ça devenait difficile avec les pneus tendres. Ils ne sont pas faits pour la pluie ! Mais j'ai pris beaucoup de plaisir, notamment avec Lewis. Ça a été une belle bagarre et c'est génial de repartir avec la victoire.
Vu de l'extérieur, cette course a été fantastique. Comment l'avez-vous vécu de l'intérieur ?
J. B. : Ça s'est bien terminé mais c'était une course très difficile. Le premier relais avec les pneus intermédiaires sur la piste humide, j'avais l'impression qu'il n'y avait pas de grip du tout. J'avais l'impression d'être en slicks. Après, nous avons chaussé les slicks. C'était le bon choix même si c'était très glissant par endroit. Après, avec la pluie en fin de course, je n'avais de nouveau plus de grip. C'était du patinage et ça devenait difficile de garder la machine sur la piste et se battre avec son équipier.
Vers le 47e tour, ça s'est animé avec le tête à queue de votre équipier. Vous êtes sorti de la piste et vous vous êtes battus roue dans roue. C'était énorme.
J. B. : Oui, c'était pas mal. A ce moment-là, j'étais en difficulté car j'étais chaussé avec les pneus tendres. Ce n'était pas évident de les garder en température, notamment dans le virage 2 car c'était très, très humide. Je suis arrivé dans le virage et j'ai vu Lewis à l'envers. Je suis passé à l'intérieur et j'étais sur le point de dépasser Adrian Sutil. Mais j'ai vu le drapeau jaune et j'ai freiné brutalement. Sutil a lui aussi freiné pour me laisser passer, j'ai alors presque arrêté la voiture. Pendant ce temps-là, Lewis était reparti et il était déjà dans mes pare-chocs arrière au virage suivant.
Lorsque vous vous êtes battus avec Lewis, est-ce que vous avez reçu des instructions de la part de votre équipe pour maintenir votre position ou du genre 'soyez prudent' ?
J. B. : Non, ils ne m'ont rien dit. Ils pensaient que nous devions rester concentrés sur ce que nous faisions. Non, je n'ai rien entendu à la radio, c'est bien.
A quel moment décidez-vous de rentrer aux stands pour changer de pneumatiques. Sur quoi vous fiez-vous pour prendre une telle décision ?
J. B. : On ne fait pas toujours le bon choix dans ces conditions et je ne fais pas toujours le bon choix. Mais j'ai l'impression que je me débrouille pas mal. Je ne suis pas le seul. Les deux autres pilotes à côté de moi (Alonso et Vettel, ndlr) ont fait la même chose. J'avais un bon rythme et j'ai réussi à faire durer les pneus extra tendres un peu plus longtemps. Je prenais soin d'eux. A la fin de chaque relais, mon rythme était toujours bon. La raison pour laquelle nous avons gagné c'est parce que nous étions rapides. C'est la raison principale. S'il n'avait pas plu, ça n'aurait rien changé.
(eurosport)