Françoise Sagan était connue pour sa vie tumultueuse, pas seulement dans le cadre des soirées parisiennes ou Saint Tropéennes, mais aussi au volant de ses bolides.

 

Elle aimait les Ferrari, l’alcool, les boîtes de nuit. Elle avait deux passions, l’écriture et la vitesse. Avec la parution de son premier roman «Bonjour Tristesse» c’est la gloire, la grande vie qui débarquent trop vite alors qu’elle n’a pas 18 ans. Françoise savait si bien décrire le sentiment de légèreté et d’abandon que procure la vitesse. C’est sa façon à elle de s’arracher à l’attraction terrestre par la conduite, l’écriture, l’alcool et la drogue. C’est l’ivresse de la vitesse, de la vie tout à la fois.

 

Avec son père elle a connu les Tractions et alors qu’elle n’a pas encore le permis en 1953, elle conduit la Buick de papa. Oui chez Sagan, littérature et automobile forment un tout, presqu’un couple.

 

Elle conduisait comme elle dépensait, tout tout de suite. Avec «Bonjour Tristesse» et son million d’exemplaires vendus, elle devient star. Son écriture élégante l’est au même titre que ses choix automobiles. Une fois le permis en poche, elle s’offre une Jaguar XK140 d’occasion, couleur rouge «désir». La légende dit qu’elle conduisait pieds nus, comme une bohémienne, une bo-bo avant l’heure. Oui Françoise a toujours été en avance sur son temps. Mais sa frivolité apparente cachait peut-être un désespoir profond, qu’elle noyait dans l’alcool, les soirées folles et les chevauchées fantastiques. Plus tard, après avoir goûté au circuit avec une Gordini, elle passera chez Aston Martin avec une DB2/4. C’est avec cette voiture qu’elle sort de la route, elle échappera de justesse à la mort, elle n’est donc plus invulnérable et développe par la suite une addiction aux paradis artificiels. Elle goûtera aussi à la musique envoutante des moteurs du cavallino rampante et s’offre une 250 GT California de 1966. La consécration automobile…

 

François Sagan est décédée en 2004 à l’âge de 69 ans et elle a toujours proclamé «qui n’a jamais aimé la vitesse, n’a jamais aimé la vie, n’a jamais aimé personne…».

 

Jim Pistonheads