Lewis Hamilton - 1er : McLaren revient de loin, bien que ce loin était moins distant que l'équipe elle-même croyait. Vendredi, Hamilton jetait déjà l'éponge pour la pole position. Ravi d'être placé 2e sur la grille de départ, il avouait avoir sous-estimé la compétitivité de sa monture. Le temps frais a peut-être aidé le Britannique à conserver ses pneus, mais c'est surtout le fait d'avoir tempéré son agressivité qui lui a permis de gérer ses pneus et sa course de la bonne façon. Une grande performance signée sous une pression constante, un must pour le moral. "Chaque victoire est spéciale, mais avec toute l'émotion, tous les efforts et toute l'énergie que l'équipe a investi dans cette victoire, celle-ci semble plus spéciale que d'habitude", a déclaré Hamilton.

Fernando Alonso - 2e : De toute évidence, la Ferrari s'est montrée très compétitive lors des trois dernières courses, sur des circuits très différents et dans des conditions très différentes. Autrement dit, la Scuderia est de nouveau en pleine forme. Et avec Alonso au volant, elle est une menace pour les autres équipes. La victoire était possible pour l'Espagnol, mais à sa dernière sortie des stands, chaussé de pneus encore froids, il n'a pu retenir Hamilton. Il est possible que Ferrari ait changé ses pneus un tour trop tard, mais il fallait aussi le protéger de Webber. "Au niveau du championnat, s'il reste une chance, il faudra toujours terminer sur le podium en espérant que Vettel n'y soit pas", a-t-il opiné.

Mark Webber - 3e : L'Australien aurait pu remporter cette course lui aussi, mais il manquait un petit quelque chose à la Red Bull. Comme d'habitude, il a mené une course réfléchie. Cependant, contrairement aux voitures de ses rivaux, la sienne était un peu moins à l'aise dans les virages lents. Petit par petit, c'est peut-être ce qui lui a coûté la victoire. Ce qui est d'autant plus dommage pour Webber, malgré son excellente performance et un très bon résultat, c'est qu'il n'est pas parvenu à remporter une épreuve lors d'un week-end où il a fait mieux que son coéquipier Vettel sur toute la ligne. Mais il a bien aimé sa course : "C'était très intense entre nous trois à l'avant."

Sebastian Vettel - 4e : C'était plutôt étrange de voir Vettel, habituellement dominateur, travailler fort pour garder le contact avec le redoutable trio de tête. Quelque chose devait clocher sur sa Red Bull, se disait-on. Pourtant, mis à part un souci mineur au niveau des freins arrière, le rythme de l'Allemand était sans faille. Il semble que le champion en titre n'était tout simplement pas à son aise sur le Nürburgring. C'est la première fois cette année que Vettel ne termine pas 1er ou 2e. Malgré cela, sa 4e place limite très bien les dommages puisqu'il a 77 points d'avance, soit l'équivalent de trois victoires et deux points. Il peut se réjouir de cette marge car la compétition s'annonce très forte dorénavant.

Felipe Massa - 5e : Une de ses meilleures performances de l'année, mais encore une fois elle semble plutôt pâle face à celle de son coéquipier Alonso. Le pilote Ferrari ne parvenait pas à doubler la Mercedes de Rosberg pendant les neufs premiers tour de la course, ce qui lui a coûté cher. Une fois débarrassé de l'Allemand, Massa a bien récupéré et s'est hissé jusqu'à la 4e place. Mais un problème d'écrou lors de son dernier arrêt a permis à Vettel de passer devant.

Adrian Sutil - 6e : Parmi les pilotes ayant adopté une stratégie à seulement deux arrêts, Sutil est le plus haut placé. Il s'agit d'ailleurs de son meilleur résultat de la saison à ce jour. Le pilote Force India a mené une course quelque peu en solitaire, derrière le groupe de tête et devant le milieu du peloton, sans avoir à se battre ni à se défendre. Cela lui a permis de préserver ses pneus. Donc, un beau résultat à la conclusion de sa course à domicile, ce qui le rend encore plus satisfaisant.

Nico Rosberg - 7e : Sa 6e place sur la grille était prometteuse, alors terminer 7e doit être une déception. Il est évident que la Mercedes est une meilleure voiture qu'auparavant, mais elle demeure encore loin des niveaux de compétitivité des meneurs du championnat. Rosberg a donné le maximum, mais il n'a pu empêcher une Force India - motorisée par Mercedes - de faire mieux.

Michael Schumacher - 8e : Le Kaiser était en forme ce week-end et son rythme de course semblait meilleure que celle de Rosberg, son coéquipier chez Mercedes. Malheureusement pour lui, il a été "complètement surpris" par une portion légèrement humide de vibreur. Schumacher a placé deux roues sur le gazon artificiel : résultat, un tête-à-queue dont il se serait bien passé. Il a terminé à dix secondes de Rosberg malgré cet incident.

Kamui Kobayashi - 9e : Une autre performance qui semble démontrer qu'on peut être éliminé dès la Q1 des qualifications et néanmoins marquer des points, grâce aux deux trains de pneus neufs gardés en réserve. Lors de chaque arrêt, le pilote Sauber avait des gommes non rodées dont il pouvait profiter à fond. Parti 17e, il était déjà 12e à la fin du premier tour. L'excellent Kobayashi a tout donné et a de nouveau récolté des points. Une fois de plus, le Japonais a démontré qu'il a tout le potentiel pour devenir une grande star de la F1

Vitaly Petrov - 10e : Voilà un autre pilote ayant terminé sa course une place derrière sa position de départ. Le Russe a de nouveau prouvé qu'il sait comment retenir un adversaire, parlez-en à Button. Mais ce faisant, Petrov a usé ses pneus plus rapidement que prévu, ce qui a mené à un arrêt prématuré. Par la suite, sa Renault a perdu du rythme sur la distance de l'épreuve. Quelque peu frustré, il a souligné que son équipe devait comprendre pourquoi des "Force India et Sauber terminent devant nous" avant d'ajouter qu'il faut "y remédier aussi vite que possible." Au moins il a marqué un point.

Sergio Pérez - 11e : Le pilote de l'écurie Sauber était encore plus frustré que Petrov. Son coéquipier Kobayashi, qui était deux places derrière lui sur la grille de départ, a terminé deux places devant et dans les points. Pérez avait aussi la possibilité de rejoindre le top 10, mais il a commis une erreur de pilotage. Après avoir quitté la piste, ses pneus étaient endommagés et sa stratégie ruinée. "Je suis en colère contre moi-même", a avoué le Mexicain.

Jaime Alguersuari - 12e : Un résultat raisonnable, mais rien de spécial comparé à ses résultats précédents : trois courses consécutives dans les points. Alguersuari a parlé de problèmes de freins sur sa Toro Rosso, ce qui n'a certainement pas aidé les choses sur un circuit comme le Nürburgring. Mais il a bien fait son travail en retenant di Resta, qui le talonnait lors des derniers tours.

Paul di Resta - 13e : Ses résultats auraient pu être aussi intéressants que ceux de son coéquipier Sutil, mais ses plans ont été perturbés par Heidfeld lorsque ce dernier a embouti sa Force India lors du 1er tour. La seule option de l'Écossais était de pousser à fond, bien que le trafic du peloton ait ralenti sa charge. La preuve que di Resta avait ce qu'il fallait pour faire mieux : son meilleur tour n'était qu'un dixième de seconde plus long que celui de Sutil.

Pastor Maldonado - 14e : Une course tranquille pour le seul pilote Williams à l'arrivée. La stratégie semblait bien fonctionner et le Vénézuélien pouvait penser à récolter des points, mais dès qu'il a chaussé la gomme médium pour son dernier relais, ses performances ont chuté. Et lui a chuté dans le classement.

Sébastian Buemi - 15e : Les problèmes de Buemi se sont multipliés ce week-end. Samedi, un système d'alimentation remplacé a contaminé le carburant de sa Toro Rosso ; les commissaires l'ont reculé de cinq places sur la grille de départ. Le Suisse a ensuite parié sur des réglages pour la pluie, mais il n'a pas plu pendant la course. Impliqué dans la collision de Heidfeld, une crevaison lui a fait perdre plusieurs places. Et pour couronner le tout, les commissaires l'ont jugé responsable de l'accident : il perdra cinq places sur la grille de départ du GP de Hongrie. "Ce fut un week-end décevant", voilà qui résume gentiment.

Heikki Kovalainen - 16e : Du bon travail de la part du pilote Finlandais qui dit s'être senti "un peu seul". En effet, Team Lotus devance ses rivales de loin, mais n'a pas encore rattrapé les équipes devant. Alors Kovalainen a roulé dans une sorte de no man's land où seuls les drapeaux bleus sont venus pimenter un peu sa course. Il a terminé à deux tours du meneur, mais c'est tout ce qui lui permet la voiture actuellement.

Timo Glock - 17e: Vu le niveau de compétitivité de sa Virgin, il s'attendait probablement à terminer derrière Kovalainen. De toute façon, un problème au niveau des freins l'empêchait de faire mieux. Mais Glock a confiance en son équipe : il vient de signer pour trois autres années avec Virgin.

Jérôme d'Ambrosio - 18e : Un week-end sans problèmes et satisfaisant pour la recrue belge de Virgin. Il a battu le meilleur tour de son coéquipier Glock par deux dixièmes de seconde, mais n'oublions pas les soucis de freins de ce dernier. Néanmoins, tout va bien pour lui et il a battu deux autres pilotes.

Daniel Ricciardo - 19e : Pour son deuxième Grand Prix, l'Australien a rallié l'arrivée et il a couru plus près de Liuzzi, son coéquipier chez HRT. Ricciardo va continuer son apprentissage et il pense déjà au jour où il pourra se battre contre une Virgin.

Karun Chandhok - 20e : Malgré ses difficultés sur les pneus Pirelli qu'il connaît peu, ce qui a provoqué deux tête-à-queue coûteux, Chandhok a réussi à compléter la manche allemande du championnat. "Cela fera partie de l'apprentissage", a commenté le pilote Team Lotus, à qui l'équipe offrait une opportunité de course ce week-end dans la voiture de Jarno Trulli.

 Abandons

Tonio Liuzzi (système électrique, 44e tour) : Un bon départ a vu l'Italien gagner plusieurs places lors du premier tour, mais un problème de freins a limité son rythme par la suite. À 16 tours de l'arrivée, une défaillance dans le système électrique de sa HRT a mis un terme à sa course.

Jenson Button (système hydraulique, 42 tour) : Un mauvais départ le reléguait à la 10e place, mais la vitesse de sa McLaren, associée à une bonne stratégie, laissait entrevoir une autre remarquable remontée signée Button. Alors qu'il pourchassait Vettel et Massa pour la 4e place, l'équipe lui a demandé de rentrer aux stands car un problème avec le système hydraulique pouvait devenir dangereux.

Rubens Barrichello (fuite d'huile, 23e tour) : 11e à la fin du premier tour et armé d'une stratégie à deux arrêts, récolter des points était un objectif réalisable pour Barrichello. C'est alors qu'une fuite d'huile est apparue, et Williams lui a demandé de rentrer au garage. Le Brésilien voulait continuer, mais la réponse fut non : il fallait protéger le moteur.

Nick Heidfeld (accident, 10e tour) : Une course de quelques tours seulement, mais des tours mouvementés. Dès les premiers virages, la Renault de Heidfeld percutait l'arrière de di Resta. Plus tard, Buemi le poussait sur l'herbe alors qu'il allait le doubler : après un court envol, la Renault s'échouait durement dans le gravier. "Il devait savoir que j'étais là", critiquait Heidfeld, qui espère mieux en Hongrie le week-end prochain.

(espnf1)