LUXEMBOURG - Le ministre des Infrastructures étant en déplacement au sommet sur le climat à Cancun, c'est son ministre délégué qui a une vision globale de la situation. Interview.
Près de 24 heures après le début des chutes de neige sur le sud du pays, avez-vous des motifs de satisfaction quant au traitement de la situation par les services de l'État?
Marco Schank, ministre délégué aux Infrastructures: Tout d'abord je ne suis pas normalement en charge de ce dossier. C'est le ministre Wiseler qui le chapeaute habituellement, mais il est en ce moment au sommet sur le climat à Cancun. Ce que je peux vous dire, c'est que les responsables des Ponts-et-Chaussées ont fait tout ce qui était possible pour faire face à ces chutes de neige. Ils ne pouvaient pas être partout.
Alors comment expliquez-vous que des milliers d'automobilistes se soient retrouvés entièrement bloqués pendant des heures?
La neige était tombée dans le nord du pays dès mercredi matin, ce n'était donc pas une surprise. D'ailleurs, bon nombre de personnes avaient anticipé la venue de cette neige et sont partie plus tôt du travail. Le problème c'est que les autoroutes se sont retrouvées saturées au moment où les déneigeuses sont sorties pour répandre le sel.
Mais pourquoi ne sont-elles pas sorties plus tôt, puisque le sel doit être déversé sur la chaussée un peu avant l'arrivée des premiers flocons?
Les responsables des Ponts-et-Chaussées m'ont indiqué qu'avant 16h, il pleuvait. Or ça n'a pas de sens de mettre du sel sur de l'eau, selon eux. Les camions de salage sont donc sortis au moment où la neige est arrivée, ce qui a coïncidé avec la sortie anticipée de certains automobilistes. Les saleuses se sont donc retrouvées bloquées dans le trafic.
Si on compare par rapport à nos voisins, le Luxembourg a réagi tardivement, notamment en ce qui concerne l'interdiction de circulation des poids-lourds. Plus de 12 heures après la Moselle par exemple…
Sur ce point, je ne peux pas réponde. Je ne sais pas pourquoi les camions circulaient toujours.
Or ce sont en partie les camions en perdition qui empêchaient la circulation, notamment sur l'A3 entre la France et la Ville.
C'est exact. Mais cela vient s'ajouter au fait que les autoroutes étaient saturées et ça, on ne peut rien y faire.
Comptez-vous tirer une leçon de ces événements?
Évidemment. Quand il y a un problème, il faut toujours chercher des solutions. D'ailleurs, dès le retour du ministre Wiseler, en début de semaine prochaine, nous allons nous réunir avec les autorités lorraines et wallonnes pour tirer les leçons de ce qu'il s'est passé. Pour le moment, il est trop tôt pour faire le point sur la situation. Mais pour l'instant nous n'avons pas évoqué le fait que si 5 à 6% des automobilistes ne possèdent pas de pneus hiver, la situation peut vite devenir chaotique…
… donc vous êtes favorable à l'instauration d'une loi obligeant les pneus hiver sur tous les véhicules circulant au Grand-Duché?
Je me range derrière la réponse du ministre Wiseler qui avait indiqué que le Luxembourg étant un pays de transit, il est difficile de légiférer seul sur ce sujet. Nous devons nous concerter avec nos voisins belges et français.
(L'essentiel)