Dans le genre muscle car, la Chevrolet Camaro ne fait pas les choses à moitié. La voici prête à séduire l'Europe avec sa gueule de star et son gros V8 culbuté. En plus, elle est (presque) bon marché...
Le 3.6 V6 n'ayant pas fait le déplacement jusque chez nous, l'unique version 6.2 V8 importée correspond, à quelques détails près, à une Camaro SS américaine. Avec, comme toujours, quelques aménagements, notamment des réglages de suspensions, pour mieux coller aux habitudes de conduite (généralement plus sportives) des Européens. Dans le prolongement du vilebrequin, on trouve une boîte manuelle Tremec à 6 rapports (celle des Corvette ZR-1) et, au bout de l'arbre de transmission, un différentiel mécanique à glissement limité. Une chaîne costaude comme il se doit pour faire passer les 569 Nm du V8 aux roues arrière. À noter, encore, que Chevrolet fait la distinction entre les Camaro à boîte manuelle et celles à boîte automatique. Pour la première, le V8 est le classique LS3 déjà vu dans la Corvette, mais pour la seconde, il s'agit du L99, un dérivé du premier, mais muni d'un calage variable de la distribution et d'un dispositif de désactivation des cylindres à faible charge.La mécanique : 92/160
La Camaro partage son V8 avec sa cousine Corvette, un bloc à l'ancienne, à 2 soupapes par cylindre culbutées par un arbre à cames central. Le tout donne 432 ch à 5900 tr/ min et 569 Nm à 4600 tr/min. Rien à redire de la souplesse, le V8 se suffit à lui-même. En revanche, pour le reste, il a du mal à s'exprimer, relié à une boîte à l'étagement hyperlong - et au levier rétif à manier - qui ne l'aide pas vraiment à s'extérioriser. Malgré quoi la consommation restera toujours un élément à surveiller...
La tenue de route : 111/160Les muscle cars n'ont jamais été prises en exemple pour leur rigueur de comportement. La Camaro ne déroge pas à la règle, malgré une suspension spécifiquement développée pour nos contrées. Le châssis peine toujours à se caler sur ses appuis en dynamique et l'on a souvent l'impression de flotter au-dessus du bitume. Mal centrée, la direction ne met pas non plus en confiance et rend parfois la Camaro délicate à cerner. En freins, on n'est pas trop mal servi. Ils sont puissants et relativement endurants.
La sécurité : 148/200Le contrôle électronique de trajectoire - dénommé StabiliTrak - est bien évidemment fourni de série. Il est totalement désactivable pour les fanas de drift mais peut aussi fonctionner en mode d'intervention retardé (Competition Mode). À bord, les trois paires d'airbags usuelles (frontaux, latéraux avant et rideaux) sont de la partie tandis que la banquette intègre aussi les fixations Isofix pour sièges d'enfants. Pour la visibilité, les vitres étirées et la lunette étroite ne sont pas vraiment des alliés, mais on s'y fait.
Le confort : 142/200S'il peine toujours à convaincre en dynamique, le kit suspension FE4 de série sur les Camaro européennes assure un bon confort de roulage. Avec des jantes de 20", le «toucher de route» est toujours un peu abrupt, mais le filtrage des grosses et moyennes aspérités est plutôt réussi. On louera le confort des sièges, moins leur maintien, tandis qu'on ne saura que faire avec le volant légèrement décentré obligeant à tendre un bras plus que l'autre. De même, il faudra composer avec la clim' uniquement manuelle.
Le sens pratique : 108/160Comme souvent chez les coupés, les portes sont imposantes et lourdes à manipuler. Mais une fois à bord, on est choyé par l'ambiance soignée de l'habitacle, même si, dans l'absolu, la qualité perçue reste beaucoup plus flatteuse à l'oeil qu'au toucher. Théoriquement, le coffre est celui d'une bonne moyenne, mais il est agencé de telle manière qu'on peut difficilement l'exploiter (très large et peu profond). À l'occasion, les dossiers rabattables de série permettront de transporter de plus longs objets.
Le budget : 95/120À 38.500 euros, la Camaro a tout d'une bonne affaire. Difficile de trouver une autre automobile avec autant de caractère et un V8 en prime. Cela dit, il faut relativiser. Au prix d'achat, il faudra ajouter un solide budget d'exploitation (taxes, carburant...), sans quoi cette Chevrolet vous mettrait vite sur la paille. Enfin, si tous les distributeurs Chevrolet profiteront de son image, seule une vingtaine d'entre eux pourra officiellement vendre et entretenir la Camaro.
Conclusion : 696/1000Pour 38.500 euros «all in», Chevrolet offre à la fois une auto de caractère au style atypique et le V8 le moins cher du marché. Certes, c'est toujours 11.000 euros de plus que les 35.900 dollars réclamés aux États-Unis pour le même modèle, mais il faut bien reconnaître qu'en Europe, l'amateur ne trouvera rien d'aussi exclusif à prix plus serré. Après quoi on ne peut que lui pardonner son châssis pas franchement affûté ou encore sa tendance à la goinfrerie, même menée à rythme modéré. La Camaro est imparfaite oui, mais elle fait rêver. Et par les temps qui courent, c'est déjà beaucoup...
Sources : www.moniteurautomobile.be