C'est nouveau : le BMW Série 3 Touring soigne son confort et son habitabilité. Avec la motorisation 330d 6-cylindres Diesel de 258 ch, il s’impose comme un monstre de polyvalence.
Chez BMW, le break a plus souvent été de chasse que de volume. Autrement dit, l’esthétique a dicté sa loi sur tous les Touring, à commencer par le premier d’entre eux, le Série 3 E30 qui fête cette année ses 25 ans. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le break a perdu sa réputation de voiture "utilitaire". BMW peut enfin se soucier de rendre ses modèles logeables sans être accusé de produire des camionnettes. De fait, la dernière génération de Série 3 Touring se préoccupe de volume utile et de facilité de chargement comme jamais auparavant. Avec 495 litres, soit 35 litres de plus que le modèle précédent, le Série 3 se permet de donner des leçons au Mercedes Classe C (485 litres), à l’Audi A4 Avant (490 litres) et à la Citroën DS5 (468 litres). Le Volvo V60 qui ne dispose que de 420 maigres litres se fait quant à lui littéralement laminer. Les temps ont bien changé ! Lorsqu’on examine le coffre de ce nouveau Touring, les bonnes surprises continuent. Il propose en série sur toutes les finitions une banquette 40:20:40, le filet de séparation à enrouleur, le hayon motorisé et la lunette ouvrante. Ceux qui ont dû payer l’option banquette rabattable sur certaines BMW d’antan en verseraient presque une larme.
Entendons-nous bien. Le Série 3 Touring n’est pas devenu un déménageur capable de remplacer votre Citroën CX Ambulance bien aimée. Il conserve des atours de bourgeois avec son hayon fuyant et son pavillon surbaissé. Reste qu’avec 1.500 litres de volume utile lorsque la banquette est rabattue, il peut enfin revendiquer le statut de break sans faire pouffer, d’autant qu’il se montre réellement pratique au quotidien. La surface de chargement parfaitement plane, l’emplacement prévu pour le cache bagage et le rangement compartimenté situés sous le plancher sont autant d’attentions qui font la différence. Pour rendre notre bonheur entier, il ne manque que des tirettes actionnant les dossiers de banquette depuis le coffre. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les places arrière se révèlent accueillantes, sauf bien sûr pour le passager du milieu qui doit composer avec le tunnel de transmission.
Nous avons choisi d’essayer cette nouvelle version avec une motorisation devenue emblématique pour la Série 3 : le 6-cylindres en ligne Diesel 330d de 258 ch et 560 Nm de couple. Ce moteur, proposé exclusivement avec la transmission automatique ZF à huit rapports affiche des émissions de 135 g/km de CO2, ce qui lui permet d’échapper totalement au malus écologique. Une véritable petite prouesse si l’on considère les performances de l’auto. Le 0 à 100 km/h est en effet abattu en 5,6 secondes, 0,1 seconde de mieux qu’une Porsche Boxster 2.9, excusez du peu. Cela fait de la peine à l’écrire mais ce six cylindres Diesel affiche à nos yeux plus de personnalité que le six cylindres essence suralimenté des 335i et M135i. Moins linéaire malgré son couple élevé à bas régime, ce Diesel offre une sensation de puissance infinie à chaque coup d’accélérateur. Elle se fait réellement sentir et n’est pas distillée tout au long d’une courbe de couple lisse comme la peau d’un mannequin de l’agence Elite. Même sa sonorité se montre agréable. Certes, elle n’est pas inspirée par la course, mais elle dégage une authenticité perdue par le bloc essence. En somme, ce moteur procure un réel plaisir mécanique, au contraire des motorisations 28i et 35i qui singent un peu trop les moteurs électriques. Il fait en tous cas du Série 3 Touring une véritable voiture de grand tourisme, capable d’aligner les kilomètres sans fin, d'autant que la consommation apparaît très mesurée. Nous avons relevé 6,3 litres de moyenne aux 100 km sur un parcours routier et autoroutier.
Seule contrepartie à payer, ce moteur plus pesant influence le comportement routier de cette Série 3. Un peu moins agile que ses consoeurs à essence, elle n’en reste pas moins très agréable à mener grâce à un train avant précis, une direction directe et un train arrière parfaitement stable, même sur le mouillé. Comme la berline, le break propose désormais un amortissement remarquablement prévenant, à mille lieux de la sécheresse de la génération précédente. L’extrême polyvalence de la BMW 330d a, comme il se doit, un prix. Notons toutefois que le surcoût de la carrosserie Touring (entre 1.200 et 1.400 €) apparaît raisonnable compte tenu des équipements additionnels proposés en série. La 330d Touring n’en devient pas pour autant l’affaire du siècle. Il vous en coûtera au minimum 46.600 € en finition Lounge pour y accéder. Les modèles Modern et Sport, facturés 51.000 €, seront sans doute plus courants. Ils proposent en série la climatisation trizone, le système de navigation Business, ainsi que des éléments de décoration extérieurs et intérieurs spécifiques. L’Audi A4 Avant 3.0 TDI ne propose pas de tarifs plus avantageux même si elle offre d’office la transmission intégrale, pas encore disponible sur la Série 3 Touring. En revanche, la Volvo V60 D5 215 ch en finition haute Xenium offre en série à ce tarif le cuir (entre 1.250 € et 1.850 € selon les finitions sur la BMW), le freinage automatique (1.300 € avec le régulateur adaptatif), l’alerte d’angle mort (600 €), la caméra de recul (450 €), le toit ouvrant électrique (1.600 €)... Preuve que BMW sait encore faire payer chèrement certaines options !
Source: automobile.challenges.fr