Le Parlement européen a adopté hier à une écrasante majorité une proposition de résolution visant à mettre en œuvre un nouveau plan d’actions de sécurité routière. Parmi les 103 mesures qu’ils proposent, figure notamment la limitation à 30 km/h de la vitesse en zones résidentielles.
Jugeant trop "timides", "inadaptés" et "contestables d’un point de vue éthique" les actions et les objectifs de la Commission européenne en matière de sécurité routière (passer sous la barre des 18 000 morts en 2020 contre 35 000 aujourd’hui), le député Dieter-Lebrecht Koch (PPE) avait rendu en mars dernier un rapport d’initiative visant à "muscler" la stratégie européenne. Dans ce rapport, M. Koch présentait une batterie de mesures pour atteindre l’objectif baptisé "vision zéro", pour zéro tué sur les routes. Hier, le parlement européen a adopté à son tour ce rapport devenu résolution, invitant ainsi la Commission à bâtir de nouvelles législations en faveur de la sécurité routière. Parmi les 103 mesures que contient ce texte, les députés recommandent d'harmoniser les règles de circulation, les signalisations, les contrôles techniques et le taux d’alcoolémie toléré. Ils souhaitent notamment imposer un taux zéro d’alcoolémie aux conducteurs professionnels et débutants (moins de 2 ans de permis) et l'utilisation d'éthylotests anti-démarrage dans le transport professionnel. Par ailleurs, les parlementaires demandent que soit généralisée une limite de vitesse de 30 km/h dans les zones résidentielles et sur les routes à bande unique dépourvues de pistes cyclables. Ceci permettrait de réduire le nombre d’accidents mortels avec les piétons et les vélos dont les principales victimes sont des enfants, estiment les députés. Les parlementaires souhaitent encore rendre obligatoire les tests de vue tous les dix ans pour les automobilistes et tous les cinq ans pour les plus de 65 ans. Enfin pour protéger les conducteurs de deux-roues, les députés préconisent de remplacer les rails simples en bord de chaussée par des doubles glissières. Un coordinateur européen de la sécurité routière Néanmoins, quel que soit l’objectif visé et les mesures qui pourraient êtres mises en œuvre pour améliorer la sécurité sur les routes européennes, les résultats ne seront pas atteints sans une réelle coordination des différentes initiatives prises au niveau européen, national et même local, défend M. Koch. Aussi, les députés proposent la création de la fonction de coordinateur de la sécurité routière européenne. Il s’agirait d’un poste de "directeur général" de la sécurité routière "qui pourrait être rattaché au président de la Commission européenne", explique M. Koch. Cette nouvelle direction générale ne se concentrerait pas uniquement sur la sécurité routière ; cette question serait intégrée au sein de la problématique plus globale de la mobilité. Une bonne gestion de la mobilité demande une approche globale et intégrée, explique en substance le député. "La fonction première de ce nouveau directeur général serait donc de coordonner les différentes mesures liées à la mobilité et initiées par les différentes DG, qu’elles portent sur le financement, l’environnement ou le marché intérieur.". Sa seconde mission serait d’assurer "la coordination des mesures prises au niveau européen, national, régional et même local en matière de sécurité routière". Enfin, ce nouveau directeur aurait lui aussi un pouvoir d’initiative, avec la possibilité de proposer de nouvelles mesures pour une amélioration de la sécurité sur les routes européennes.