A l'heure où certains marchés suscitent encore de l'espoir, le marché européen a tendance à rendre les constructeurs dépressifs. Une situation sur laquelle ils se sont penchés avec la Commission Européenne.

Les responsables européens de certains grands constructeurs se sont rendus la semaine dernière à la Commission Européenne pour discuter de l'état actuel du marché et des perspectives d'avenir qu'il offre, ou qu'il n'offre plus. Parmi eux, on retrouve Sergio Marchionne, le dirigeant du groupe Fiat, Stephen Odell, dirigeant de Ford Europe, Dieter Zetsche, à la tête de Daimler, et Philippe Varin, président de PSA/Peugeot-Citroën. D'après Marchionne, une flambée de la crise de la dette dans la zone euro est un événement trop important pour que l'industrie européenne puisse s'y préparer. D'après lui, quel que soit le plan prévu, ces évènements ont des conséquences tellement imprévisibles et fortes qu'aucun plan ne permet de les éviter. D'après lui, l'objectif est d'atteindre une stabilité économique en Europe afin de soulager l'industrie. De son côté, Dieter Zetsche déclare ne pas avoir subit d'effets dramatiques liés à la crise pour le moment. Mais si le groupe s'en sort bien, il n'en est pas pour autant totalement protégé. Selon Zetsche, si les dirigeants européens parviennent à apporter des réponses efficaces et des solutions durables pour affronter la crise, le marché automobile européen devrait se stabiliser en 2012 et, dans le pire des cas, afficher une légère baisse. Le cas échéant, les conséquences seraient plus graves. L'autre problème des marchés européens est l'abondance de véhicules invendus alors que les constructeurs continuent de produire des véhicules sur un marché où les ventes sont en baisse et les interrogations concernant l'avenir en forte augmentation. D'après les premières projections d'IHS Automotive, l'excédent de véhicules pourrait atteindre 2.92 millions d'unités l'an prochain. Si la situation n'est pas nouvelle en Europe, elle atteint ces derniers mois un seuil critique. Toujours d'après IHS, la demande en Europe devrait baisser pour la cinquième année consécutive en 2012 avec 1% de moins qu'en 2011 et 17% de moins qu'en 2007. Même constat pour ce qui est de la production qui devrait baisser de 2.9%. Une tendance à la baisse qui a déjà des conséquences sur l'industrie avec la fermeture de l'usine de Termini Imerese pour Fiat, les fermetures temporaires pour PSA et les licenciements temporaires chez Renault ou Ford. D'après les spécialistes, la situation risque de durer puisqu'il est fort peu probable que les gouvernements décident d'un nouveau plan d'aide à l'industrie automobile. Une situation qui n'arrange pas des groupes comme PSA, qui voit ses plans de licenciements pointés du doigt par le gouvernement et doit chercher les économies ailleurs.(turbo)