Au Salon de Genève, à partir de la semaine prochaine, les constructeurs japonais s'arrogent la part du rêve, avec des prototypes préfigurant les modèles de demain.

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. C'est sans doute la réflexion qui viendra à l'esprit des visiteurs du Salon de Genève, premier rendez-vous européen annuel de l'industrie automobile. A croire que les constructeurs de notre continent se sont passé le mot: leurs concept cars se comptent sur les doigts de la main. Ces acteurs qui ont anticipé le trou d'air de leur marché historique privilégient les nouveaux modèles prêts à être commercialisés et donc aptes à engendrer immédiatement l'acte d'achat. Sur la majorité des stands, le pragmatisme prime sur l'imaginaire.

Chez Peugeot, la nouvelle citadine 208 occupe l'essentiel de l'espace, alors que Renault révèle la version définitive de son modèle électrique Zoé. Bien qu'il nous ait assurés de la présence d'un prototype, le groupe Volkswagen, qui ambitionne de devenir numéro 1 mondial en 2018, braque les projecteurs sur les véhicules lancés dans les mois à venir.

Plusieurs facteurs expliquent l'impasse sur les créations qui entretiennent la part du rêve. Tout d'abord, les designers n'ont pas toujours quelque chose à dire. D'autre part, ces oeuvres uniques mobilisent des équipes pendant plusieurs mois et des moyens importants ; le coût d'un concept avoisine le million d'euros. Enfin, au regard des nouveaux enjeux, les marques préfèrent probablement dévoiler leur vision de demain dans les pays émergents. Un tout autre état d'esprit prédomine chez les constructeurs asiatiques.

Les marques nippones, toujours soucieuses de progresser durablement en Europe, le marché le plus difficile au monde, ont choisi Genève pour éveiller le désir, exciter l'appétence et tester l'intérêt de leurs prototypes auprès du grand public. Véritables déclarations d'intention, ces pièces uniques, par nature excessives et d'une certaine manière vouées à l'obsolescence, nous projettent dans un futur proche.

Lire la suite sur : www.lefigaro.fr