Alors que la plupart des constructeurs ont recours à la suralimentation pour réduire la consommation des moteurs, Mazda préfère travailler sur le rendement énergétique en « jouant » sur le taux de compression. Explications. Les normes antipollution de plus en plus strictes ont contraints les constructeurs  à développer des moteurs plus propres et plus sobres. C’est ainsi qu’est né le phénomène du « downsizing » (réduction de la cylindrée) : des moteurs plus compacts, moins gourmands en carburant mais de puissance équivalente à celle d’un moteur de plus grande cylindrée grâce au turbocompresseur. Volkswagen, Renault, Fiat ou encore PSA se sont tous spécialisés dans ce type de motorisations avec leurs blocs TSI, tCe, TJet et THP. Mazda est l’un des seuls constructeurs à avoir opté pour une solution différente avec son programme « Skyactiv ». Il n’est pas question ici de réduction de la cylindrée ou de suralimentation, des solutions trop coûteuses selon le constructeur japonais, mais plutôt de rendement énergétique.« Les pertes d’un moteur thermique sont de l’ordre de 70%, c’est énorme. La politique de Mazda est donc d’améliorer le bilan énergétique des moteurs avant d’avoir recours à des solutions annexes comme la suralimentation ou à l’hybridation » déclare Manuel Bortone, directeur des relations extérieures chez Mazda.Pour améliorer le rendement, Mazda s’est donc focalisé sur le taux de compression des moteurs.« En augmentant le taux de compression à 14:1 (une valeur record pour un moteur à essence, ndlr), nous obtenons un gain de puissance et de couple de 15% pour une baisse de la consommation comprise entre 15 et 20% » note Manuel Bortone qui n’hésite pas à parler de « révolution mécanique ».Mais un taux de compression aussi élevé n’est pas sans inconvénient car il favorise l’apparition du cliquetis (auto-inflammation du mélange air/essence). Un problème que Mazda parviendrait à éviter.« Grâce au progrès technologique, on peut aujourd’hui prévenir ce phénomène en décalant la levée des soupapes lors de la compression par exemple ».Un diesel plus propre A l’inverse de l’essence, le moteur diesel voit son taux de compression diminuer.« Un taux de compression plus faible abaisse la température de combustion, ce qui limite la production de NOx » explique Bortone. D’après Mazda, ce nouveau « Skyactiv D » pourra même se passer d’un système de traitement des NOx pour respecter les futures normes antipollution Euro 6 de 2014. Ce qu’aucun constructeur n’est parvenu à faire jusqu’à présent.Le programme « Skyactiv » ne se limitera pas aux moteurs. « C’est un ensemble de technologies qui concerne autant le rendement des moteurs, l’efficacité des boîtes de vitesses et le poids des composants ». (argusauto)