Avant même la publication des 17 objectifs de développement durable (ODD) constituant l’Agenda 2030 des Nations Unis, le Grand-Duché de Luxembourg travaillait déjà à la réduction de son empreinte écologique et de ses émissions de gaz à effet de serre. Cette stratégie a récemment été rendue publique à travers un plan national intégré en matière d’énergie et de climat. Celui-ci, comme les ODD, se concentre autour des 5 piliers majeurs que sont la population, la planète, la prospérité, la paix et enfin, les partenariats. Retour sur quelques-uns des aspects principaux de ce projet à échelle nationale, entre mobilité électrique et transports en commun.

Comme l’expliquent les Nations Unies, "les objectifs de développement durable nous donnent la marche à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous. Ils répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice. Les objectifs sont interconnectés et, pour ne laisser personne de côté, il est important d’atteindre chacun d’entre eux, et chacune de leurs cibles, d’ici à 2030". L’Accord de Paris adopté à l’unanimité le 12 décembre 2015 a donc pour but principal de contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C, et de le limiter à 1,5°C. Le rapport des experts est clair : seule une réduction de moitié d’ici 2030 (par rapport au niveau actuel) des émissions mondiales de gaz à effet de serre, suivie de la neutralité climatique en 2050, permettra de limiter le réchauffement global à 1,5°C.

Ainsi, c’est à la fin du mois de février dernier que Carole Dieschbourg, Ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, et Claude Turmes, Ministre de l’Énergie, ont présenté le projet de plan national intégré en matière d’énergie et de climat (2021-2030) : il définit les objectifs du Luxembourg en matière de réduction de CO2 renouvelables et d’efficacité énergétique à l’horizon 2030. Après avoir soumis son projet de plan le 13 février dernier, et alors que le plan définitif devra être livré pour le 31 décembre 2019, le Luxembourg invite ses résidents à participer par différentes voies à la préparation de ce plan final, avec pour but d’élaborer un plan à la hauteur des enjeux, concret et partagé. Comme l’expliquait en juin dernier Maroš Šefcovic, Vice-président pour l’union de l’énergie, "les États membres ont élaboré des projets impressionnants en un laps de temps relativement court. En ce qui concerne les plans définitifs, attendus d’ici la fin de l’année, nos recommandations montrent que des efforts supplémentaires sont nécessaires : par exemple, une ambition plus forte, des mesures plus détaillées, une meilleure définition des besoins en investissement, ou un travail plus poussé en matière d’équité sociale. La clarté et la prévisibilité constituent un réel avantage concurrentiel pour la politique européenne en matière d’énergie et de climat".

 

Moins d’émissions de CO2…

Aujourd’hui, la grande majorité des émissions de gaz à effet de serre est issue du secteur des transports routiers, un point souligné par François Bausch, le Ministre de la Mobilité : "La saturation des réseaux aux heures de pointe n’est pas le seul défi auquel le secteur des transports est confronté. Près de deux tiers des émissions de CO2 au Grand-Duché proviennent des véhicules à moteur diesel ou à essence. L’accélérateur de ces véhicules est donc la pédale par laquelle nous accélérons le changement climatique. Il appartient à chacun d’entre nous de décider pendant combien d’heures et de minutes par jour il entend y poser le pied". Pour baisser considérablement ces émissions, une baisse continuelle des ventes de carburants routiers est donc inévitable, avec une "imposition des produits pétroliers, de type carburants et mazout, adaptée dans le but d’atteindre les objectifs souscrits par le Luxembourg dans le cadre des accords de Paris", comme cela est décrit dans l’accord de coalition.

Ainsi, le Grand-Duché continue de promouvoir les transports en commun et la mobilité alternative via plusieurs projets et initiatives : on pense notamment au retour du tramway avec un premier tracé allant de Luxexpo, au Kirchberg, à la gare centrale (puis avec des extensions prévues dans les années à venir), la mise à disposition de vélos en libre-service et à assistance électrique, le lancement de la plateforme de covoiturage CoPilote ou encore la promesse de rendre gratuits les transports en commun dès 2020. "Les alternatives existent : le recours aux mobilités actives pour les distances courtes, un usage collectif des voitures ou des transports en commun pour les distances moyennes et enfin l’offre toujours grandissante de voitures à zéro ou à faibles émissions. Engager cette transition est la meilleure façon d’éviter au Grand-Duché des interdictions de circulation pour certains types de véhicules telles qu’elles se multiplient dans les pays voisins en raison du dépassement des seuils européens en matière de qualité de l’air," ajoute le Ministre de la Mobilité. L’objectif est que, dans les sept ans qui viennent, 22 % des déplacements domicile-travail se fassent en transport en commun et 13 % à pied ou à vélo, avec un taux moyen de 1,5 personne par voiture sur ce type de trajet (il est actuellement de 1,16 pour les résidents et 1,22 pour les frontaliers).

 

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