En matière de sécurité passive, le plus gros et le plus lourd a toujours raison : l'automobile club suisse TCS a récemment diffusé les conclusions d'un crash-test entre trois petites autos et une autre censée être plus lourde. Et de remettre sur la table le fameux thème de la "compatibilité". L'automobile-club suisse TCS, avec la grande complicité de son puissant voisin allemand Adac, a réalisé un nouveau type de crash-test frontal. Il s'agissait de lancer un véhicule de 1400 kilos (figuré par un chariot avec un avant déformable) en face d'une Renault Twingo, d'une Smart, d'une Kia Picanto et d'une Fiat 500. Les deux engins roulaient chacun à 50 km/h, selon les données livrées par le TCS à L'argus. Le taux de recouvrement (surface qui entre effectivement en collision) était de 50% du véhicule. Voici les conclusions du TCS : "Dans toutes les voitures testées, les charges subies par les occupants ont dépassé largement les valeurs relevées lors de la collision frontale selon la norme EuroNCAP. (...) Seule la Smart a empêché que ses occupants subissent des blessures dangereuses, voire mortelles au thorax, alors qu'il s'agissait de la plus petite et de la plus légère voiture de cette série de tests". Les limiers suisses ont en outre relevé une information déja largement mise en lumière par divers autres laboratoires : les boucliers, ou pare-chocs, sont fort jolis, mais hélas inefficaces : "Les plus importantes lacunes ont été relevées sur le bouclier de la Renault" indique encore le TCS. Un automobile-club qui exhorte désormais les pouvoirs publics à "accroitre la compatibilité des véhicules", ce qui signfie faire en sorte que les zones de déformation entrent en contact mutuellement lors d'un choc. A l'heure actuelle, en cas de choc entre un 4x4 et une petite voiture par exemple, il est quasi-certain que la zone de déformation de la petite voiture tape une zone très rigide du 4x4, ce qui engendre des dégâts plus importants aux occupants de la citadine : "Il faut de surcroît mieux harmoniser la géométrie et la rigidité des parties frontales et des élements porteurs" rajoute le TCS. Une intiative certes intéressante, mais qui finalement enfonce quelques portes ouvertes. Les lois de la physique lors d'un choc entre un petit et un gros véhicule sont connues depuis les débuts de l'automobile. Et lorsque L'argus demande au TCS si ce type de test possède un quelconque fondement scientifique, voici sa réponse : " Ce test va plus loin que la pratique actuelle (protocole EuroNCAP) car notre rôle consiste à alerter les parties prenantes sur un problème de sécurité que nous voulons résoudre." Les tests d'homologation en Europe requièrent en effet un choc face à une barrière fixe effectué à 56 km/h, avec un taux de recouvrement de 40%. EuroNCAP qui n'a pas de valeur réglementaire, respecte ce protocole, mais en poussant la vitesse à 64 km/h.

Sources:www.largus.fr