Logo R soudé sur la croupe et aérodynamique renforcée, voici le Porsche Cayman de série le plus sportif de tous les temps. Poids réduit, puissance relevée et châssis peaufiné sont ses arguments.

La base technique du Cayman R est bien sûr celle du S, repensée et allégée. Suivant une recette déjà testée par le Boxster Spyder, le nouveau venu a troqué ses portes en acier contre des éléments en aluminium, s'est séparé de quelques équipements lourds (sièges à dossier articulé, climatisation) et fait l'impasse sur des babioles (radio, poignées de portes intérieures, porte-gobelets) jugées non essentielles par les développeurs concernés. En configuration standard (malheureusement très éloignée de celle de notre modèle d'essai) affublée de ses jantes plus généreuses, mais pas plus lourdes et de ses appendices aérodynamiques ajoutés, le Cayman R revendique une masse «à vide» de 1.370 kg (norme EU, conducteur de 75 kg inclus), soit 55 kg de moins qu'un Cayman S. Pas mal. Non content d'être plus léger, le Cayman R est aussi plus puissant. En partant des 330 ch annoncés, un rapide calcul suffit à nous donner le rapport poids/puissance: 4,15 kg/ch !Conduite : 176/200

En passant du S au R, le 3.4 à injection directe prend 10 ch, pour se caler à 330 ch. Du coup, le rapport poids/puissance devient plus favorable que celui d'une 911 Carrera 2 «de base». Et toc! Toujours aussi polyvalent, le «petit» flat six gagne encore en caractère, surtout lorsqu'on le pousse vers ses derniers retranchements. La boîte manuelle à 6 rapports est un régal. Elle peut être remplacée par l'excellente PDK proposée en option. Rien n'a changé pour la direction, et c'est tant mieux.

Sécurité : 174/200

Les freins de série du Cayman R sont ceux du S et suffisent largement la plupart du temps. Pour une utilisation intensive sur circuit, les PCCB en carbone-céramique sont néanmoins à conseiller, en dépit de leur prix salé. Toujours équipé du Porsche Stability Management paramétrable selon 3 niveaux, le Cayman R reste à la portée de toutes les mains. Son équilibre naturel et sain et sa motricité renforcée par un autobloquant en font par contre un partenaire de jeu intraitable pour qui sait l'apprivoiser.

Confort : 127/200

Même monté sur sa suspension sport passive surbaissée de 20 mm, le Cayman R reste étonnamment confortable. La position de conduite est comme de coutume irréprochable, tandis que l'ergonomie est simple mais soignée. Pur 2 places, le Cayman R n'en reste pas moins logeable. S'ils s'engagent à respecter le concept de base, donc à rouler léger, ses passagers ne pourront compter que sur la soufflerie ou les vitres pour se rafraîchir, la climatisation étant omise en usine pour gagner 12 kg.

Fonctionnalité : 129/200

Hormis une ligne de toit forcément plus ramassée, l'accès à bord reste assez aisé, tandis que la visibilité périphérique n'est pas la plus mauvaise parmi les coupés. Cure d'amaigrissement oblige, l'équipement de série est compté. Plus de clim' ni de radio et des contre-portes dépouillées de leurs bacs fermés et de leurs poignées. Les petits espaces de rangement sont donc comptés. Les deux coffres (avant et arrière) sont quant à eux conservés et garantissent une certaine polyvalence d'utilisation.

Budget : 124/200

À 72.237 euros, sans clim' ni radio, le Cayman R n'est certes pas donné. Comme de coutume, Porsche fait ici payer très cher l'argument de la légèreté et n'hésite toujours pas à surfacturer certaines de ses options. Le Cayman R n'est pas beaucoup plus glouton qu'un S avec une moyenne de 13,4 l. En revanche, il doit ravitailler plus souvent du fait de son réservoir réduit par une traque scrupuleuse des kilos. Le rythme des entretiens (30.000 km ou 2 ans) n'a rien de particulièrement contraignant.

Conclusion : 730/1000

Plus puissant, plus léger et au bout du compte plus orienté vers l'attaque que son cousin S, le Cayman R s'adresse aux passionnés. Parce qu'avec lui, il faut savoir ce que l'on veut et surtout ne rien regretter (pas même la clim' en été), il faut de toute évidence le considérer comme un engin spécialisé dans le plaisir... sans pour autant exiger de lui des performances décuplées. Après quoi, on peut toujours espérer un Cayman encore plus sportif, ou vraiment «méchant», qui serait en quelque sorte au modèle ce que la GT3 est à la 911. Qui sait, on peut toujours rêver...

(moniteur automobile)