C'est signé ! La Russie tient son Grand-Prix de F1. Vladimir Poutine a réussi son pari. C'est Sotchi, ville des prochains Jeux d'hiver, qui héritera de cette course à partir de 2014.

En 1982, Leonid Brejnev dans son costume militaire débordant de médailles avait discuté avec Bernie Ecclestone, déjà grand argentier de la F1, de la possibilité d'organiser un Grand-Prix en Union Soviétique. L'année suivante, cette course n'avait pu se tenir à Moscou en raison de problèmes bureaucratiques. Vladimir Poutine devrait réussir là ou Brejnev a échoué. Ce jeudi, le Premier ministre russe et Ecclestone ont conclu un accord pour la tenue d'un Grand-Prix à partir de 2014 à Sotchi, lieu des prochains Jeux olympiques d'hiver (2014), au bord de la Mer Noire. Le contrat porte sur une durée de six ans avec cinq années supplémentaires en option. « Nous sommes très contents de ces accords. Je suis certain que tout cela va se réaliser », a déclaré Poutine. « Je suis très heureux d'avoir un Grand-Prix en Russie, d'autant qu'il se déroulera à Sotchi. Je suis impressionné par la façon dont les choses avancent ici », s'est félicité Ecclestone. Le cirque de la F1 utilisera d'ailleurs les installations des JO de 2014.

A côté de la datcha de Poutine

Cette annonce confirme une évolution économique importante pour ce sport qui pose une par une ses valises dans les pays émergents. Après Bahreïn, Singapour, la Corée du Sud et Abou Dhabi, la Russie intègre ce cercle des nouveaux riches. Cette arrivée n'est pas une surprise. Le pays poussait et depuis mars, il comptait en la personne de Vitaly Petrov (Renault) un pilote dans la catégorie reine. « Bernie Ecclestone et la F1 étaient prêtes mais il fallait le soutien de l'Etat, des entreprises nationales » explique Patrick Tambay, consultant F1 RMC Sport. L'Etat russe ainsi que les investisseurs locaux devront se délester de 28 millions d'euros pour les droits d'entrée dans le calendrier et de 143 millions supplémentaires pour la construction d'un circuit situé à quelques tours de roue de Lada de la datcha de Poutine.

Le calendrier compte 19 courses cette saison, il en égrènera 20 en 2011 avec l'arrivée de l'Inde. Le Grand-Prix de Russie poussera donc ce total à 21, c'est énorme, à moins de mettre sur la touche un Grand-Prix dit « historique » : « Tous ces Grands-Prix de pays émergents ont les moyens de se positionner sur le calendrier de la F1 et prennent les places de courses qui les ont perdues par manque de réactivité, de disponibilité. » Cette arrivée enfonce encore plus un Grand-Prix de France toujours incapable de renaitre de ses cendres.

(RMC) Notre photo:Vladimir Poutine et Bernie Ecclestone © Reuters