L’Automobile Club (ACL) a pris note de la décision du gouvernement français d’abaisser la limite de vitesse de 90 à 80 km/h sur quelque 400.000 kilomètres de routes secondaires en France.
Cette décision suscite également des discussions dans notre pays. L’ACL ne s’est jamais opposé à des mesures visant à améliorer la sécurité routière et à diminuer ainsi le nombre des accidentés et des tués sur nos routes.
Toutefois il ne suffit pas de transposer automatiquement toute nouvelle mesure étrangère dans notre droit national. D’autant que l’initiative gouvernementale est beaucoup critiquée en France. Les opposants soulignent que les réductions de vitesse ne freinent pas nécessairement les chauffards qui ne respectent pas les limitations actuelles. Il est surtout soutenu que les routes nationales ou départementales n’ont pas toutes le même gabarit et les mêmes sinuosités. Ce qui nécessiterait un traitement différencié en fonction de la dangerosité réelle des différentes routes.
Le Danemark, fréquemment cité par les défenseurs de la mesure française, a d’ailleurs augmenté sur certaines de ses routes la vitesse de 80 à 90 km/h. Les tests menés entre 2011 et 2014 et étendus depuis à plus de routes, ont en effet montré que sur des routes sûres, cette augmentation n’avait aucun effet négatif sur la sécurité routière et contribuait à plus de fluidité, sans que la vitesse moyenne n’augmente. Un excellent exemple de l’importance du rôle de l’infrastructure routière dans la sécurité. Souvent des mesures constructives permettent d’éliminer des points noirs.
L’ACL rappelle également sa constante revendication sur la nécessité d’étudier les circonstances de tous les accidents graves ou mortels, afin d’en tirer des conclusions pertinentes. Par exemple, alors que d’autres pays européens citent l’inattention comme une des causes principales des accidents, celle-ci ne figure pas dans le top 4 des causes présumées citées annuellement par les autorités luxembourgeoises - preuve s’il en fallait de l’insuffisance de l’analyse sur laquelle nous basons nos mesures au Luxembourg. Au lieu de resserrer continuellement l’arsenal répressif, l’Etat serait bien conseillé d’investir davantage dans l’accidentologie et dans l’aménagement du réseau routier national.
Communiqué par l'ACL