En début de semaine, la présidence irlandaise de l’UE et le rapporteur de la commission Environnement du Parlement européen ont conclu un accord sur la proposition de réglementation CO2 des véhicules. Dans cet accord qui attendait le vote du Conseil hier puis du Parlement européen en septembre, les négociateurs ont confirmé l’objectif de 95 g de CO2/km pour 2020 mais ont durci les super-crédits accordés aux constructeurs (coefficient multiplicateur sur certains véhicules pour permettre aux industriels de réaliser leur objectif). Les négociateurs n’ont donc retenu aucune des cinq propositions de schéma de super-crédits mises sur la table par l’Allemagne pour aider ses constructeurs. Un rejet qui a manifestement énervé l’Allemagne, davantage habituée à laisser son empreinte sur les dossiers européens au titre qu’elle est la première contributrice au paiement des dettes d’autres Etats membres. Selon plusieurs sources européennes, la chancelière allemande Angela Merkel aurait appelé une partie des chefs des Etats membres pour leur demander de repousser le vote. Ses arguments ont semble-t-il été convaincants puisque le vote a été effectivement repoussé à une date non déterminée.L’argument officiel avancé par l’Allemagne est qu’elle n’aurait pas eu suffisamment de temps pour étudier le contenu de l’accord. Mais là, cette manœuvre pourrait lui laisser beaucoup de temps pour tenter de convaincre les autres Etats membres de la suivre. Le report du vote intervient en effet au moment le plus opportun puisque la présidence irlandaise s’achève en fin de semaine. C’est donc la présidence lituanienne qui n’a pas porté ce dossier à son agenda qui devra trancher. Dans le meilleur des cas, elle l’inscrit à son agenda la semaine prochaine, dans le pire des cas, elle décide de le confier à la prochaine présidence.Même si le vote a bien lieu la semaine prochaine, si les Etats membres inscrivent des amendements à l’accord comme le réclame l’Allemagne, il faudra alors entamer une deuxième lecture qui prendra entre huit et dix mois.Prévu initialement hier, le vote du Conseil des ministres européens sur le projet de réglementation relatif aux émissions de CO2 des véhicules a été repoussé sous la pression de l’Allemagne. L’adoption du texte pourrait désormais attendre plusieurs mois.
Source : www.autoactu.com