Une attitude pour convaincre !

Renault est revenu discrètement dans le haut de gamme avec sa Latitude, en axant ses efforts sur les éléments de confort, de sécurité et de prix très concurrentiels. La version Diesel 175 ch associée à une boîte automatique en finition uniquement Initiale en est la démonstratio.

Échaudé par ses précédentes déconvenues dans le segment des haut de gamme, essentiellement accaparé par les marques allemandes, Renault remet un pied dans le créneau des grandes berlines familiales, avec un changement d'orientation radical. Désormais, le constructeur français ne cherche plus l'originalité en réinventant l'automobile, mais l'efficacité pour en vendre un maximum. Autrement dit, Renault suit l'air du temps pour éviter de prendre le moindre risque commercial et donne naissance à la Latitude... qui arrive droit de Corée. Et qui roule déjà là-bas sous la marque Samsung, satellite de Renault, en portant le nom de SM5. Elle affiche alors logiquement un style aussi asiatique qu'anodin et passe-partout, avec comme caractéristique principale une grande calandre chromée annonçant une vaste berline tricorps de 4,90 m. Pour autant, si elle n'engendre pas l'enthousiasme, elle n'offre pas davantage le flanc à la critique et ses jantes en alliage lui donnent un petit air cossu.

Espace et convivialité

C'est déjà un bon point et en pénétrant dans l'habitacle, si l'ambiance ne respire pas l'opulence, l'atmosphère apparaît conviviale avec un poste de conduite clair et spécifique; (la SM5 reprend celui de la Laguna). Tout est bien accessible et lisible sur une planche de bord constituée de plastique moussé agréable et aux éléments plutôt bien assemblés.

De plus, la place ne manque pas et notamment les passagers arrière sont bien servis et apprécieront l'espace aux jambes. Son coffre de 511 dm3 est aussi à même de satisfaire les familles. Enfin, la Latitude fait l'économie d'une escalade électronique sophistiquée coûteuse, parfois source de pannes, que l'on retrouve en masse sur trois marques allemandes bien connues, pour se singulariser davantage dans le confort à travers l'apparition par exemple d'un ioniseur pour purifier l'air, gadget ou pas, ça ne peut pas faire de mal, comme le siège électrique chauffant et massant du conducteur. La climatisation bi-zone ou encore le système audio de qualité sont à mettre à son actif, comme le GPS affichant la météo et la position des radars.

Une mécanique silencieuse

Pour motoriser la Latitude, Renault a choisi la simplicité sur le marché français en n'y implantant que des Diesel, soit un 2 litres décliné en 150 et 175 ch avec boîte 6 mécanique et en option automatique pour le second, et un V6 3 litres de 240 ch sortant un couple de 450 Nm, accouplé de série à la même boîte 6 automatique offrant le choix entre l'automatisme intégral et la possibilité de sélectionner le rapport par impulsion.

La version qui semble le meilleur compromis et correspondant bien à la philosophie de la voiture voulue par Renault est le 175 ch plus efficace que son petit frère pour venir à bout des 1.620 kg de la caisse, surtout quand il est associé à la boîte automatique, indispensable pour vivre plus sereinement les grands voyages... et les bouchons sur les autoroutes. Le couple de 360 Nm à 2.000 tr/mn est intéressant et les quatre premiers rapports sont bien ajustés pour donner du tonus à la Latitude 35, 70, 105, 140, à condition d'être en mode manuel. Mais de toute façon, à 4.500 tr/mn le rapport supérieur s'enclenche systématiquement. En revanche, les 5ème et 6ème rapports sont très longs, pour faire chuter la consommation, et le vitesse maximale théorique est annoncée à 215 km/h, atteinte sans doute après bien des efforts.

L'esprit paisible

Sur autoroutes (françaises) en mode automatique, la Latitude montre un caractère paisible, rassurant et peu bruyante, ce que l'on attend d'elle, autrement dit, elle ne déçoit pas; sur route non plus et démontre ce que le client attend d'elle : confort et tranquillité. Direction précise et freinage remarquable sont aussi au rendez-vous. Toutefois, l'amortissement manque un peu de progressivité.

Quoiqu'il en soit, son train avant emprunté à la Laguna et son train arrière à la Samsung SM5 (déjà emprunté à la Nissan Teana) lui donnent un comportement routier très sain et de toute façon, la Latitude n'a aucune vocation sportive.

Au bout du compte, ce nouveau haut de gamme de Renault aura pris naissance par un jeu de mécano intelligent débouchant sur un investissement modéré, d'où un prix attractif et générant en plus des profits. La Latitude peut effectivement réussir une belle carrière, même si la voiture n'est pas vraiment valorisante pour son propriétaire.(webcarcenter)