L’adoption en 2011 de la transmission ZF à huit rapports sur les modèles XF et XJ a permis à Jaguar d’en dériver rapidement des modèles à quatre roues motrices, indispensables pour percer sur le marché nord-américain. Le temps est au beau fixe pour Jaguar/Land Rover, qui enregistre un joli succès dans de nombreux pays. Pourtant, ses marges de progressions sont encore énormes, particulièrement sur le marché américain, qui reste l’un des plus importants au monde. Le félin n’était jusqu’ici pas en mesure de rivaliser avec les constructeurs allemands au nord des Etats-Unis et au Canada. Malgré son alliance avec Land Rover, il ne comptait en effet aucun modèle quatre roues motrices dans sa gamme. Dans ces contrées au climat rude, ceux-ci représentent pourtant la majorité des ventes dans les segments luxueux. Heureusement, l’arrivée dans la gamme XJ et XF de la transmission ZF à huit rapports a permis de combler rapidement cette lacune. Celle-ci est en effet proposée en plusieurs versions dont certaines adaptées aux transmissions intégrales. Jaguar a opté pour une solution avec embrayage multidisque similaire au xDrive de BMW. Ce système permet de faire varier en permanence le couple entre les trains avant et arrière en fonction des conditions d’adhérence. Comme BMW, Jaguar a choisi des lois de fonctionnement qui privilégient une répartition du couple en faveur du train arrière, même si aucun chiffre précis n’a encore été évoqué. Bien entendu, la boîte ZF 8HP n’a pas résolu tous les problèmes, d'autant que la XF et la XJ n'étaient pas conçues au départ pour être équipées d'une transmission intégrale : ces modèles ont été développés à une époque ou les ambitions commerciales de Jaguar étaient modestes. Dès lors, il a fallu concevoir un nouveau faux châssis à l’avant, adopter de nouveaux ressorts et amortisseurs, revoir le dessin de l'échappement et reprendre tous les réglages de suspension et d’ESP. Celui-ci intègre désormais une fonction d’autobloquant électronique afin de provoquer un report de couple sur l’une des quatre roues en fonction des conditions d’adhérence. Ces nouveautés ont fait l’objet de nombreux essais sur une durée de 18 mois. Extérieurement ces modèles seront reconnaissables grâce à un logo AWD apposé sur le coffre S’agissant d’un modèle destiné d’abord aux Etats-Unis, la transmission intégrale est fort logiquement lancée avec un moteur essence. Il s’agit du tout nouveau V6 3.0 suralimenté de 340 ch qui fera également les beaux jours du roadster F-Type. Sur la XF, il pousse hélas à la retraite l’excellent V8 5.0 atmosphérique qui reste cependant disponible sur la XJ. Ce V6 à injection directe suralimenté par un turbocompresseur Roots situé à l’intérieur du V développe 450 Nm de couple disponible entre 3.500 et 4.500 tr/min. On ignore pour l'instant si Jaguar compte proposer sa transmission intégrale avec les moteurs Diesel. Ces deux nouveaux modèles font l’objet d’une première mondiale au Salon de Moscou. Ils seront sans doute visible au prochain Mondial de Paris, même si Jaguar a bien d’autres nouveautés à y présenter, à commencer par le nouveau roadster F-Type. Sources : www.automobile.challenges.fr