A l’étranger, un Festival ferait plus penser à de la musique, ou à la rigueur à de la bande dessinée, mais de là à avoir un Festival de voitures. Nous n’y sommes pas du tout, c’est peut-être tout simplement le bruit des moteurs qui chantent….ou le Festival des bonnes affaires.

 

En effet, dans le domaine des voitures, Luxembourg est un pays vraiment très spécifique. BMW, par exemple, a sur Luxembourg la plus grosse part de marché parmi les pays européens, avec près de 12%. Nous avons aussi pris l’habitude de croiser des Porsche à tous les coins de rue, du moins dans la capitale. Le marché est aussi dominé par les constructeurs allemands ; valeur de reprise à la sortie des contrats de leasing oblige. Et dans les rues, toutes les voitures ont des jantes alu, une peinture métallisée et l’intérieur cuir. Toutes, pas tout à fait, disons 9 sur 10 !

 

Encore heureux qu’il n’y ait pas de constructeurs automobiles luxembourgeois, sinon, l’entrée de gamme tutoierait les 40'000 Euro, sans options bien évidemment.

 

Il va falloir la changer, elle a 2 ans et demi…

 

Mais « nondicas » notre voiture devient vieille, elle va avoir 2 ans et demi, il va falloir vraiment songer à la remplacer, elle pourrait tomber en panne à cet âge avancé….alors ce premier week-end du Festival tombe à pic !

 

Nous aussi nous avons fait comme pratiquement tous les luxembourgeois : nous avons « fait » l’Autofestival à la recherche de La voiture. D’abord, il faut choisir la tenue adéquate, un peu comme celle du dimanche. Madame nous accompagne, car c’est bien souvent elle qui choisit.

 

Avant de pouvoir découvrir ces chers trésors, il faudra avoir passé par le rituel combat de boxe devant chaque concession pour y trouver la place de parking, rare comme le trèfle à quatre. A croire que plus personne n’est capable de marcher plus de 150 mètres.

 

Ech wëll den décksten…

 

A l’intérieur des garages, les gros modèles garnissent le devant de la vitrine. Ici on aime encore les voitures et les grosses sorties d’échappement, avoir 4 tuyaux est devenu un vrai statut symbole. On entend même des phrases comme « ech wëll den décksten », encore faut-il savoir si elle rentre dans le garage, pas question de laisser la bête coucher dehors !

 

En essayant de se faufiler pour examiner sous toutes ses coutures les dernières nouveautés, on entend rarement parler de prix ou de performances. Aujourd’hui on parle connectivité, couleur avec le choix entre le gris et le gris et peut-être un noir à la rigueur, le blanc restant pour les extravertis. Et on entend partout « ass schéin » ou le sempiternel « ass flott ». Oui, lorsque le prix dépasse les 50'000 Euro ce sont ces adjectifs qui semblent faire la différence dans la décision d’achat. Nous avons aussi été surpris de voir certaines voitures de catégorie moyenne avec des options pour près de 25'000 Euro. C’est vrai, ici on n’aime pas les petites voitures à moins que ce ne soit une MINI « full loaded » à 45'000 Euro. Et dans un nombre croissant de concessions, nous avons observé des prix dépassant le plafond mythique des 100'000 Euro, alors qu’avant la venue de l’Euro, nous avions plutôt des modèles positionnés aux seuils psychologiques de 500'000, 1 millions ou 1.5 million Luf. Et on nous vaccine tous les jours en nous répétant qu’il n’y a pas d’inflation…

 

Nous avons quand même découvert de vraies actions, des conditions Festival comme on les appelle. On pouvait souvent retirer plusieurs milliers d’Euro sur le prix liste. Alors faisons comme tout le monde, profitons-en ! Et à la semaine prochaine pour tirer un vrai bilan de cet Autofestival 2016. En attendant faites vroom vromm en vous endormant et vérifiez à deux fois si votre compte en banque supporterait les 785 Euro de crédit mensuel pour rouler au volant d’une Aston Martin. Oui même James fait crédit aujourd’hui.

 

Ted Petrolhead