Leconstructeur italien est largement entré dans le capital de Chrysler voilà quelques mois. Première conséquence visible aujourd'hui, la réorganisation des réseaux de distribution des marques Lancia, Chrysler, Jeep et Dodge.
Ces derniers mois nous avons beaucoup parlé de la faillite et de la restructuration des grands groupes automobiles américains. Pour Chrysler-Jeep-Dodge, le sauvetage a pu être organisé grâce à l’arrivée d’un nouvel actionnaire, le groupe Fiat, qui a pris 20 % des parts du géant américain en attendant de pouvoir grimper (au moins) à 50 % du capital. Sur le terrain, cette restructuration capitalistique va se traduire par d’importants mouvements à l’intérieur des réseaux de distribution, à commencer par la disparition de la marque Dodge en Europe (alors qu’elle n’y était vendue que depuis 2006). A ce jour, pas de date officielle pour l’arrêt de la commercialisation des modèles, mais une extinction progressive est prévue, à mesure que les stocks seront écoulés. A noter néanmoins que la nouvelle Caliber –entendez par là nouvel intérieur et implantation du moteur 2.2 diesel d‘origine Mercedes- sera distribuée en France d’ici quelques jours. Chrysler-Jeep-Dodge mais aussi Lancia résiliés Afin de restructurer en profondeur ses différents réseaux de concessionnaires européens, la direction du groupe Fiat a donc choisi de résilier tous les concessionnaires Chrysler-Jeep-Dodge, mais aussi Lancia. Pourquoi ? D’une part, les contrats du groupe Chrysler étaient liés à la représentation des trois marques. A l’avenir, les nouveaux dirigeants souhaitent que chaque futur acteur du réseau puisse postuler pour représenter l’une ou l’autre des marques. Mais si Dodge disparait, il ne sera pas le seul ! Car la résiliation du réseau Lancia tient également au fait que Chrysler va également cesser d’être vendue en Europe (sauf en Angleterre), bien ses modèles vont continuer d’être distribués sous label Lancia. A l’annonce de ce choix, beaucoup de spécialistes sont restés dubitatifs, car aujourd’hui, en Europe (sauf en Italie, bien entendu), Chrysler bénéficie d’une meilleure image que Lancia. Mais Lancia réalisant la quasi-totalité de ses ventes en Italie, il a été évalué qu’elle perdrait au moins 30 % de ses immatriculations si les Ypsilon et autre Delta devenaient Chrysler. Patriotisme quand tu nous tiens… Un nouveau maillage commercial courant 2011 Les candidatures –et elles sont nombreuses, notamment parmi les concessionnaires Fiat- à la distribution de l’une ou l’autre de ces marques sont donc ouvertes, et les différents contrats devraient prendre effet en juin 2011. Pour résumer, en France Jeep va rester Jeep et s’appuiera sur un réseau de 100 points de vente, Dodge va disparaître (mais il n’est pas improbable que certains modèles exclusifs tels que la Challenger ou le pick-up Ram continuent d’être importés par la marque) et la future version du monospace Journey (prévue initialement pour le second semestre 2011) va être rebadgée Fiat pour remplacer l’Ulysse. Le nouveau réseau Lancia sera quant à lui déployé sur 150 concessions, à peu près aux mêmes dates. En conclusion, il convient d’admettre que si Chrysler a effectivement été sauvé par l’apport des capitaux de Fiat, la création de ce nouveau groupe va également permettre au constructeur italien de se développer de l’autre côté de l’Atlantique, en s’appuyant sur un réseau et des sites de production existants. Une perspective encore inenvisageable il y a seulement deux ans, alors que l’avenir de Fiat ne cessait de s’assombrir, principalement handicapé par la faiblesse de son plan produit. A court terme, sur le plan opérationnel, des Fiat 500 destinées au marché américain vont être fabriquées au Mexique dans des usines Chrysler, et les modèles européens du groupe Fiat vont y être importés, dont certains sous le label Chrysler. Dès lors, une question demeure : indépendamment du fait que ce soit Fiat qui ait volé au secours du groupe américain, ne serait-ce pas, finalement, ce dernier qui va assurer la pérennité de l’entreprise toute entière ?