Une C4 de luxe ? Non, mieux ! Pour se transformer en DS4, la C4 enfile un habit de lumière. Mais pas seulement : architecture et plaisir de conduite sont au dessus du lot. Premier contact avec la plus huppée de la gamme Après la DS3 en 2010 et son succès immense (90 000 ventes en 13 mois), voici le deuxième opus de la lignée « Distinctive Série », la DS4. Plus chère en moyenne de 1 700 € qu’une C4 dont elle reprend la base technique, la nouvelle berline de luxe de Citroën présente une architecture originale qui mélange plusieurs types de voitures : elle est haute sur roues comme un petit SUV (garde au sol réhaussée de 2,8 cm), elle cache ses poignées de portes arrière pour ressembler à un coupé, et elle adopte une ligne de berline plus courte que la C4 (- 5 cm). Esthétiquement, la DS4 se distingue surtout de profil et de dos avec cette chute arrondie du plus bel effet et d’inspiration Audi. L’architecture de la voiture se moque un peu des aspects pratiques au profit du design qui constitue la colonne vertébrale de la lignée DS. Le coffre haut perché, les portes arrière étroites au détriment de l’accès à bord ou encore les vitres arrière fixes (dommage pour les enfants !) traduisent ce rapport de force. Mais si elle est moins facile à vivre qu’une traditionnelle cinq portes, la DS4 est plus accueillante qu’un coupé classique. C’est là tout l’art du mélange des genres ! Raffiné, pas techno A l’intérieur, c’est le choix des matériaux qui signe la différence avec la C4. Les plastiques d’aspect plus mat et les chromes plus nombreux réhaussent la présentation, mais la distinction avec la C4 est moins évident qu’à l’extérieur. Il faut en fait cocher l’option cuir Habana à 2000 € (comme sur notre modèle d’essai) pour profiter d’une ambiance unique et raffinée : le cuir recouvre la planche de bord, les surpiqûres apparaissent et les dossiers de sièges imitent le motif d’un bracelet de montre de luxe. Tout simplement superbe, à quelques détails d’assemblage près. Le volume de coffre est correct (359 l) mais haut perché (80 cm). La DS4 ne manque pas de générosité lorsqu’elle s’habille de la finition Sport Chic (cuir, sièges massants, prise 230 V, etc…), mais elle oublie un peu la technologie. Pas de créneau automatique pour se garer, pas régulateur de vitesse actif et pas de système d’ouverture et démarrage mains libres, même en option. Idem pour le toit vitré, sacrifié au profit d’un pare-brise panoramique (il remonte très haut) comme dans un C4 Picasso. Mécaniques puissantes dLa mécanique est aussi sans grande avancée technologique puisque le stop&start équipe qu’un seul moteur (e-HDI) et Citroën pâtit du retard de PSA en matière de transmission automatique (pas de boîte double embrayage). La DS4 hérite naturellement des motorisations de la C4 avec ses avantages (sobriété et douceur des HDI) et ses défauts (la lente boîte pilotée BMP6 sur THP 155 et e-HDI). Deux bonnes surprises toutefois viennent asseoir le positionnement haut de gamme de la DS4 : un puissant 2.0 HDI de 160 ch et le généreux THP 200 (turbo et injection directe) habituellement réservé aux sportives du groupe PSA (DS3 Racing, Peugeot RCZ et 308 GTI). Bien en jambes Tout comme C3 et DS3 n’ont pas le même touché de route, la DS4 reçoit une préparation (suspension plus raide et direction plus directe notamment) pour proposer une conduite plus mordante. Ainsi, en dépit du centre gravité plus haut, les prestations dynamiques sont valorisantes et elles flatteront pour le conducteur en recherche de sensation.Citroën n’est toutefois pas allée trop loin dans la sportivité pour maintenir un niveau de confort en phase avec le statut haut de gamme de la voiture. Lors de notre essai sur des routes variées, la DS4 est apparue toujours tolérante, même sur les revêtements dégradés. Et ce malgré les jantes de 19 pouces (option à 500 €), très belle mais que l’on vous déconseille à cause du coût de remplacement des pneus et des bruits de roulement. Ces pneus ont aussi tendance à trop suivre le profil de la route, ce qui oblige de nombreuses corrections. Avec le performant moteur THP de 200 ch, on a aussi regretté des remontées de couple dans la direction, mais ce phénomène devrait s’effacer sur les motorisations moins puissantes. De même, les diesels proposent des niveaux de consommation plus attirants (voir tableau) que ceux élevés du THP 200 qui se choisira pour son agrément hors pair et sa sonorité suggestive (merci la membrane qui amplifie le son à l’accélération). BilanVoilà encore une Citroën qui va faire du bruit. Son pouvoir de séduction est plus fort que ses menus défauts (peu d’innovations technologique) et son prix compétitif la rend accessible. Citroën espère 40 000 ventes cette année. Cinq cent modèles ont trouvé preneur dans une vente exclusive de 24h sur Internet. C’est plutôt bon signe. On aime Style et concept Accès aux places avant Présentation en Sport Chic Agrément du moteur THP 200 On regrette Direction lourde manœuvre Effet de couple dans le volant Vitres arrière fixes Pas de poignée passager (argusauto)