La ville américaine de Detroit est en faillite, et cela paraît incroyable ; elle cumulerait environ 18,5 milliards de dollars de dettes. Berceau et symbole de l'automobile, la capitale du Michigan a en réalité semé les graines de sa décadence bien avant le XXIe siècle...
Le désert et la pègreEn soixante ans, la moitié de la population de Detroit est partie. Des quartiers entiers ont été désertés, des dizaines de milliers de maisons sont aujourd’hui laissées à l’abandon, de nombreuses usines sont désaffectées ou à moitié dé - truites, tandis que la pauvreté et la misère sont un terrain favorable pour la pègre qui a pris possession d’une grande partie de la ville. Detroit : le berceau de l'automobile en failliteDésastre du capitalisme américain, Detroit ressemble désormais à Gotham City… Alors comment en eston arrivé là ? Dans les années 1950, Detroit produit la plupart des voitures circulant aux États-Unis. Ainsi en 1955, le groupe General Motors fabrique 4 millions de voitures, le groupe Ford 2,2 millions et le groupe Chrysler 1,4 million. À partir des années 1960, la diversification des gammes des Big Three (General Motors, Ford et Chrysler) vers des modèles plus compacts (pour contrer les voitures importées) entraîne les premières délocalisations à travers tout le pays, puis vers le Canada et le Mexique. La production américaine se trouve progressivement disséminée, mais les gammes classiques (les fameuses « full size », autrement dit les voitures de moyenne gamme et de haut de gamme) continuent d’être fabriquées à Detroit. Grèves et crises pétrolièresLa longue grève de 1970, dont l’objet était d’obtenir de meilleures conditions de travail et des hausses de salaires, traduit déjà un malaise grandissant au sein de la communauté ouvrière de Detroit. Conséquence de cette grève, la plus importante du secteur depuis les années 1930, la production automobile américaine tombe cette annéelà à 6,5 millions de voitures contre 8,2 millions en 1969.
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