Alban Joly, nouveau responsable des ventes Peugeot chez Rodenbourg, nous a accordé un entretien dans son bureau à Strassen. Nous sommes allés à sa rencontre. Son rôle, sa vision de l'avenir dans le secteur automobile… Portrait d'un nouveau cadre.
Pouvez-vous brièvement vous présenter, vous-même ainsi que les activités de votre société ?
J'ai suivi une formation en biologie lors de mon cursus scolaire, plus particulièrement dans les métiers de l'eau pour ensuite m'orienter vers le commerce et la vente automobile. J'ai vécu une expérience de près de 10 ans en vente automobile au sein de Renault Luxembourg. Cela a abouti à ce que je sois nommé à un poste à responsabilités sur le marché des véhicules neufs et d'occasion, pour après reprendre la responsabilité des ventes Peugeot chez Rodenbourg.
Par rapport à ce poste, quelle est votre mission ?
Mon objectif est d'augmenter le volume des ventes Peugeot du garage Rodenbourg et d'augmenter la qualité perçue et la satisfaction client.
Quel est selon vous le frein principal au développement de la mobilité électrique au Luxembourg ? Pourquoi ?
Le frein est lié selon moi au manque de communication, de visibilité et d'accessibilité au marché de la voiture électrique. L'investissement de l'Etat devrait être plus important à l'avenir afin de faciliter la démocratisation et le déplacement des véhicules électriques.
Justement, j'imagine que vous êtes favorable à la nouvelle mesure prise par le gouvernement luxembourgeois d'installer 8 000 bornes aux quatre coins du pays ?
C'est évidemment une très bonne idée. Plus le nombre de bornes installées sera important, plus l'utilisation de véhicules électriques s'immiscera dans les mœurs luxembourgeoises et ainsi le nombre de personnes intéressées par les modèles électriques s'agrandira.
Pour vous, on doit donc basculer vers une omniprésence des véhicules électriques dans le paysage automobile ?
C'est ce qui arrivera dans les années à venir. Le changement ne pourra certes pas se faire du jour au lendemain, mais le constructeur qui ne s'orientera pas vers l'électrique aura forcément un temps de retard, donc il faut anticiper ce changement. Chez Peugeot Rodenbourg, il est prévu dans nos projets futurs d'installer des bornes en interne par exemple, dans le but de combler ce manque d'accessibilité.
Quelles sont les priorités quant aux problématiques de mobilité au Luxembourg et comment tentez-vous d'y répondre ?
Les transports en commun sont assez bien organisés et continueront à l'être, notamment avec l'arrivée du tram en ville. Après, le flux massif de transports individuels génèrent beaucoup de trafic, mais ces transports restent la raison d'existence de la vente automobile. Aujourd'hui, toute personne s'approchant de Rodenbourg a un intérêt d'achat et le moyen de mobilité est mis à disposition du client avec un souci de satisfaction optimale. De là à savoir si cela améliorera la situation au quotidien du trafic au Luxembourg, ce n'est pas du ressort des métiers du commerce.
Quelles sont les principales demandes et attentes des nouvelles générations de consommateurs en termes de mobilité ?
Il y a différents profils de clients au sein de cette nouvelle génération, c'est assez vague. Des clients peuvent acheter de manière impulsive, au design de la voiture qui peut leur apporter un coup de cœur. Ensuite, il y a aujourd'hui le type de client qui va plus se focaliser sur l'écologie et donc s'orienter vers les véhicules électriques, d'où l'intérêt de persévérer sur ce marché.
" Le choix entre diesel et essence est bien proposé au moment de l'achat, mais il est vrai que l'on n'hésite pas à orienter le client vers un véhicule essence "
Les véhicules SUV représentent pourtant la grande tendance actuelle du marché…
Peugeot mise beaucoup sur le SUV, avec la sortie de la 3008 et l'arrivée du nouveau SUV 5008 qui sont l'illustration de la réorientation du monospace. Cette réorientation a eu lieu car le client avait un besoin de volume, auquel on a allié le design et le style. De ce fait, il est accepté par une grande majorité de consommateurs. Peugeot combine donc l'utilité des monospaces avec l'exigence d'un certain design.
Autre point marquant de l'actualité dans l'automobile : les chiffres montrent, par exemple en Belgique, que les ventes de véhicules essence sont plus importantes que les véhicules diesel. Est-ce un enjeu que vous prenez en compte ?
Bien sûr, la situation est similaire ici, au Luxembourg. Les volumes de vente des moteurs à essence augmentent, de par les enjeux politiques que cela implique avec les écotaxes ou les idées de pénaliser certaines motorisations diesel dans les grandes villes. Le prix d'achat entre également en compte, puisque celui d'un véhicule à essence sera plus abordable, entre 1 000 et 2000 euros moins cher qu'un véhicule diesel. L'utilisation liée au coût est donc beaucoup plus réfléchie en phase d'achat et les gens, en fonction de leur utilisation, s'orientent plus facilement vers les véhicules à essence, heureusement d'ailleurs. L'idée fixe qui était donnée ces dernières années sur les moteurs diesel a beaucoup changé.
Le diesel est tout de même réputé pour être un carburant qui consomme beaucoup moins…
Si on s'arrête au paramètre du litre/100km, oui ! Cependant, en prenant en compte le prix d'achat plus élevé, d'éventuels entretiens plus coûteux, il y a un intérêt beaucoup plus important à s'orienter sur un véhicule à essence si le client ne fait pas beaucoup de kilomètres. Bien entendu, à la pompe, le prix du diesel reste le plus bas, bien que la différence de prix tende à s'amoindrir. Mais en prenant en compte le coût global d'un véhicule diesel, si le client fait moins de 20 000 kilomètres, ce n'est pas rentable pour lui de choisir un véhicule diesel.
Est-ce que vous pensez que le "dieselgate" n'a pas amené aussi une certaine réticence envers le diesel chez les consommateurs ?
Je ne pense pas que cette publicité ait nuit au groupe Volkswagen, les chiffres du groupe au Luxembourg sont d'ailleurs très bons. Mais la démocratisation des véhicules à essence s'est accélérée grâce aux constructeurs qui ont créé des véhicules plus propres, moins gourmands et avec une consommation de carburant intéressante pour ce type de véhicule. Tout cela s'ajoute bien sûr à un prix d'achat plus abordable. Le rôle du vendeur est donc d'orienter, selon son type d'utilisation, le consommateur vers la bonne motorisation. L'étude du profil du client est donc beaucoup plus approfondie au moment de l'achat du véhicule.
Vous orientez donc le client vers des véhicules à motorisation essence ?
Cela reste en fonction de ses besoins, le choix entre diesel et essence est bien proposé au moment de l'achat, mais il est vrai que l'on n'hésite pas à orienter le client vers un véhicule essence alors qu'il y a quelques années ce n'était pas le cas, parce que l'écart de prix à la pompe était beaucoup plus important. Aujourd'hui, les clients sont plus réticents à l'utilisation d'un diesel, en ville surtout, à cause des émissions de particules.
Concernant votre mission au sein de Rodenbourg, quel est, et quel sera, votre rôle au niveau de l'expérience client ?
Mon rôle est de donner la meilleure impression de service aux yeux des clients du groupe Rodenbourg. C'est l'un de mes objectifs principaux avec l'augmentation du volume des ventes. Je dois donner la meilleure impression, le meilleur impact et essayer de récolter la meilleure satisfaction possible du client, que ce soit à Strassen ou à Foetz.
Est-ce que vous avez des idées d'initiatives, justement, pour optimiser la satisfaction du client qui sollicite Rodenbourg ?
Le but est déjà de réaliser le meilleur suivi post-commande et aussi post-livraison auprès du client. Il faut rester toujours connecté avec le client, que ce soit en phase d'achat, en phase d'attente de livraison et post-livraison, sur du reporting, des CRM et du coaching au quotidien auprès de nos vendeurs, dans le but d'obtenir la meilleure satisfaction client et la meilleure note de qualité.
Propos recueillis par Benjamin Garnier