La berline britannique lancée sous l’ère Ford se modernise et adopte pour la première fois de son histoire un 4 cylindres diesel. Une démocratisation initiée sous l’ère Tata qui vise à soutenir une carrière commerciale brillante en Europe.
La firme de Coventry lui doit beaucoup. En 2008, alors enlisé dans un rachat compliqué par l’Indien TaTa Motors, Jaguar est au plus mal. Les ventes ne suivent plus, et le constructeur lance tant bien que mal la remplaçante de la singulière S-Type. Elle s’appelle XF, a une gueule d’enfer et incarne selon la presse de l’époque le retour de Jaguar dans le (véritable) haut de gamme. En trois ans de carrière commerciale, elle a su redonner un peu d’air aux finances du constructeur et servi par la même occasion de point de repère à l’ensemble de la gamme. Le constructeur britannique, désormais propriété du groupe Indien Tata Motors, revient avec une nouvelle définition de la XF. Le design est modernisé et emprunte quelques touches à la grosse XJ. Capot nervuré, elle fronce les sourcils et revisite son derrière à la manière du compatriote, Aston Martin. A tel point que les passants s’y méprennent. Dans l'habitacle, Jaguar n’a pas eu grand-chose à améliorer. Il aurait été dommage de dénaturer un intérieur soigné, gratifié de matériaux nobles et d’une technologie de pointe. Les « gadgets » comme les bouches d’aération et levier de vitesses rétractables automatiquement ou encore l’ouverture par simple pression de la boite à gants font toujours leur petit effet. Le constructeur s’est contenté de faire évoluer l’instrumentation par la présence d’un écran d’informations entre les deux compteurs. Hormis de nouveaux détails décoratifs, le restylage pour l’intérieur s’arrête ici. La XF conserve son habitacle spacieux et un volume de coffre correct pour la catégorie (500 litres). Une véritable familiale. Dès le premier niveau de finition « Classic », la XF offre tous les équipements de conforts actuels : régulateur de vitesse, climatisation automatique bi-zone, le lecteur CD MP3 10 HP, frein de stationnement électronique, contrôle de freinage en courbe, commandes au volant, détecteur de pluie pour les essuie-glaces, etc, etc. Un delta de 15 000 € avec la finition haut de gamme « Porte-folio » qui s’enrichit de la navigation, d’un cuir spécifique et de boiseries, nous semble exagéré. Motorisation/comportement/confort Jaguar a décidé de relancer la XF en lui greffant un 4 cylindres diesel d’origine PSA. A l’heure ou Porsche passe au diesel, le constructeur britannique, lui n’a pas hésité à proposer un « vulgaire » 4 cylindres sous le capot de sa familiale aux côtés de nobles V6 et V8. De quoi déclencher les foudres des passionnés et susciter quelques interrogations. Une clientèle capable de débourser 50 000 €, ne sera-t-elle pas déçue d’apprendre que ce moteur est commun à nos berlines de « prolétaires » ?(Peugeot 508, Citroën C5). Il semble que le constructeur ait déployé tous les efforts pour donner un minimum de sang bleu à ce HDi 190 ch. L’insonorisation a été retravaillée et les vibrations mieux absorbées. A l’oreille le quatre cylindres recrache une mélodie mois noble qu’un V6, mais mieux contenue que sur les véhicules généralistes. Le gros couple de 450 Nm permet de dynamiser les 1745 kg de la berline. Une vitesse de pointe de 225 km/h, des accélérations énergiques (0 à 100 km/h en 8 s) mais des reprises qui le sont un peu moins. Ce 2.2 diesel a pour vocation d’avaler davantage de kilomètres que de pleins, puisque sa consommation a été ramenée à 5,4l/100 km, selon le constructeur : 7,1l/100 km, selon nos relevés. Une sobriété qui va de paire avec le bilan environnemental, car avec l’intégration d’un Système Stop&Start, la Jaguar XF s’acquitte de tout malus (149 g de CO2/km). Son agrément, ce moteur le doit en grande partie à l’excellente boite automatique à 8 rapports (ZF) qui brille par sa fluidité et sa capacité à exploiter à 100% les quelques qualités de ce moteurs. Au global les performances de ce moteur sont dignes d’une Jaguar, l’agrément proche d’une allemande et la consommation égale à celle d’une berline classique. Sur la route le maître mot de cette Jaguar XF est confort. L’insonorisation soignée, le moelleux des sièges et les suspensions filtrantes invitent les passagers à la détente. Si vous adoptez une conduite souple, vous ne serez assurément pas déçu. La XF est faite pour avaler les kilomètres sans fatigue. La XF expérimente à son tour la démocratisation avec un moteur de grande diffusion. Moins gourmand, plus propre, ce diesel n’a pas la noblesse d’un V6 mais remplit sa tâche correctement : être polyvalent et accessible financièrement. Cette XF, reste une vraie Jaguar avec un intérieur soigné et un niveau de confort haut de gamme.(caradisiac)