C’est devenu une habitude chez Porsche, le constructeur allemand nous dévoile la déclinaison diesel de sa grande berline plusieurs mois après les versions essence et en même temps que l'hybride. Même si cette Panamera diesel est dotée d’une carburation moins excitante sur le papier, demeure- t-elle quand même tout à fait recommandable?
Apparue en 2009, la Panamera constitue la réponse du constructeur allemand à ceux qui recherchent une berline familiale 4 places qui possède des gènes de la marque de Stuttgart. Présente sur le marché depuis 3 ans, sa forme est bien connue. Malgré les années, elle conserve des lignes originales qui ne passent pas inaperçues et qui ne font toujours pas l’unanimité. Les proportions sont également hors du commun, même pour la catégorie avec une longueur de 4,97 m, une largeur de 1,93 m et une hauteur de seulement 1,42 m alors que la plupart des grandes berlines font 5 à 6 cm de plus. Toutefois, il ne faut pas s’arrêter à ce design atypique car cette Panamera est surprenante sur bien des points. Une planche de bord massive mais bien faite. L’habitacle est l’un des éléments les plus marquants. Du fait de la faible hauteur de caisse, on aurait pu craindre que cette Panamera soit peu habitable. Eh bien, détrompez-vous, car elle se positionne clairement comme une grande routière avec des cotes dédiées aux passagers de tout premier plan que ce soit en terme d’espace aux genoux, aux coudes ou de garde au toit. Mais attention, seules deux personnes pourront prendre place. A l’avant, la planche de bord est massive mais relativement simple d’usage avec une bonne ergonomie. Rien de nouveau en termes d’équipements sur cette version diesel. On notera juste que notre modèle d’essai était notamment pourvu d'une peinture Marine métallisée , de la suspension pneumatique adaptative, des jantes « Sport » 20 pouces peintes en Noir finition brillante, de l'aide au parking avant et arrière ainsi que du pack intérieur laqué, etc.. Convaincant, malgré tout Même si la présence d’un diesel sous le capot d’une Porsche peut choquer certains, il faut reconnaître que ce type de motorisation correspond bien à la demande. Les chiffres de vente du Cayenne diesel, qui représente désormais la majorité des ventes, semblent donner raison à Porsche et la Panamera diesel devait connaître le même succès, au grand dam des puristes. Cette Panamera est donc animée par un V6 3.0 diesel d’origine VW qui développe 250 ch. Il n’a donc aucune difficulté à propulser la Panamera et l’amener à des allures suffisantes pour un usage quotidien. Les accélérations sont linéaires, bien moins vigoureuses qu’avec le V6 essence mais ce bloc dispose d’un couple de 550 Nm disponible entre 1 750 et 2 750 tr/min qui lui permet d’avoir de très bonnes reprises, comme en atteste le 0 à 100 km/h abattu en 6,8 s. Plutôt que d’opter pour la boîte PDK à double embrayage, Porsche a choisi d’installer la transmission Tiptronic S à 8 rapports. Même si les changements de rapports sont particulièrement doux, elle manque un peu de réactivité lors des phases d’accélération ; un désagrément facilement corrigeable grâce au mode sport. Avant de prendre son volant, l’une de nos principales craintes était de voir la Panamera affublée d’une sonorité typique des diesels avec des claquements et tout ce qui va avec. Rassurez-vous, Porsche a su contourner l'obstacle et il faut une oreille d’expert pour savoir qu'il s'agit d'un diesel car c’est surtout le son du V6 qui prédomine. Pour obtenir ce résultat, Porsche a énormément travaillé afin de rapprocher le V6 diesel de son homologue essence. Quand on prend place à l’intérieur, on est bluffé même lors des phases d’accélération mais à l’extérieur, on reconnaît qu’il s’agit d’un diesel mais on peut tout de même saluer le soin qui a été apporté à ce domaine, crucial pour une Porsche. Même tendance pour les rejets de CO2 avec 172g/CO2/km et une consommation d’environ 8,5 l/100 km sur notre essai, ce qui est tout à fait recommandable vu le gabarit de la Panamera. L’arrivée du diesel n’altère pas vraiment le comportement de la Panamera si ce n’est le poids qui s’alourdit de 120 kg pour atteindre 1 880 kg. L’autre particularité réside dans le fait que cette Panamera est uniquement disponible en propulsion alors que certains modèles essence sont commercialisés aussi en 4 roues motrices. Sur la route, on retrouve avec plaisir la sérénité et le dynamisme qui caractérisent la Panamera et qui étonnent toujours autant. Ainsi, malgré ses mensurations, la berline de Porsche se montre impériale dans la plupart des situations que ce soit sur autoroutes ou sur petites routes de montagnes où l’on enchaîne sans difficulté les virages serrés sans se rendre compte que l’on conduit une voiture qui mesure près de 5 m et de 2 tonnes. Sans aucun doute, la Panamera est l’une des grandes routières qui procure le plus de plaisir à son volant sans pour autant négliger le confort des passagers arrière qui profiteront de sièges baquets identiques à ceux de l’avant. Du bonheur pour tout le monde. Les chiffres-clés La fiche essai A retenirMême avec ce moteur diesel qui peut sembler contre nature, la Panamera séduit toujours autant. Son look est peut-être spécial mais il faut surtout retenir son excellent châssis qui transforme presque ce pachyderme en ballerine virevoltant d’un virage à l’autre avec une facilité déconcertante. Cette Panamera est plus chère que la plupart de ses concurrentes mais le plaisir de conduite est également supérieur. Il y a donc fort à parier que beaucoup de personnes succombent. Preuve que la raison n’a pas que des inconvénients.(caradisiac) + Greffe réussie du diesel Performances suffisantes Confort Plaisir de conduite intact Ergonomie Habitabilité Qualités dynamiques-
Bruit du diesel encore présent Manque de réactivité de la boite Visibilité Prix supérieurs à la concurrence