Le néo rétro personnalisable ! Sans proposer autant qu’une Mini ou une série DS de chez Citroën en termes de personnalisation, le troisième opus de « la bête à bon dieu », permet néanmoins de se concocter une voiture « sympa », originale et décalée. Mais y a-t-il vraiment du changement par rapport à l’ancienne nouvelle version ?
La génération précédente (1996-2008) avait d’abord suscité un certain intérêt car, il faut bien l’admettre, elle était la première à surfer sur cette vague du « néo rétro ». Mais le soufflé était vite retombé car il manquait quelque chose à cette voiture pour faire aussi bien que son aînée. Était-ce son prix plus aussi avantageux ni populaire qu’à la base, ou alors sa praticité qui ont fait que dans ce monde « moderne » les acheteurs potentiels lui ont préféré une « simple » Golf ? En revanche, l’esprit de Monsieur Ferdinand Porsche semble planer au-dessus de cette nouvelle mouture. Surtout avec cette version dite sportive : La « Beetle Black/White Turbo ». A l'extérieur
Je m’attendais à ce que l’on nous confie une énième voiture blanche pour notre essai. Et voilà qu’arrive cette coccinelle dans une livrée noire. Un noir nacré prenant des reflets du plus bel effet selon la couleur du ciel et sa luminosité. Un soir, lors d’un couché de soleil, elle renvoyait des couleurs que seule la nacre et ses pigments holographiques à base de particules de mica - minéral enrobé de dioxyde de titane - peuvent révéler. Superbe, vraiment elle en jette la Choupette. A noter donc que cette version turbo existe aussi en blanc : l'Oryx white. Deux bandes parallèles bleues et rouges sur toute la longueur du toit et du capot, un gros numéro - le 53 - et on est bon pour le remake de « La Coccinelle à Monte Carlo » ! Le moins que l’on puisse dire est que ce restylage est une réussite. Et ce, quel que soit l’angle d’où se porte notre regard. Toujours en rondeurs mais avec quelques traits tendus rendant l’ensemble dynamique, elle envoûte. Elle a ce je ne sais quoi qui fait qu’à nouveau, on l’aime. D’ailleurs, les gens se retournent sur son passage et souvent avec un léger sourire. Un capital sympathie donc indéniable lié à la fois à son passé mais aussi à son design amélioré, composé d’un capot avant plus long et une ligne de toit prolongée déplaçant ainsi le centre de gravité vers l’arrière. Les optiques avant (ici en bi-xénon) sont plus expressifs pendant que ceux à l’arrière se modernisent. On notera toutefois que, de part la forme de la lunette arrière, il n’y pas d’essuie-glace arrière, ce qui peut être gênant pour la rétro-vision. Mais c’est tellement plus esthétique comme ça ! Plus longue (4,28 m au lieu de 4,08 m) et plus large (1,80 m contre 1,72 m) que la génération précédente, cette Beetle 2012 s'inspire très fortement, dans son design actuel, de la voiture concept la « Beetle Ragster » divulguée en 2005 lors du Salon de l'auto de Detroit. L’objectif premier, plaire à la gente masculine. Ici, cet insecte prêt à s’envoler se chausse en série de jantes en alliage léger « Tornado » en 19 pouces, avec des pneus hélas d’hiver en 235/40. Je dis hélas car les températures durant notre essai étaient plus proches des 20 degrés que du zéro. Cela ne facilitera pas notre travail pour apprécier un châssis dit sportif. Mais nous y reviendrons plus tard. Double sortie d’échappement, becquet « queue de canard » à la façon d'une Porsche 2.7 RS de 1973 - je vous avais bien dit qu’il y avait du Ferdinand Porsche dans cette Beetle. De quoi penser que cette coccinelle a revêtu son jogging de « compétition. ». Il nous presse d’en prendre le volant et de partir en voyage. Pourquoi pas à la mer? Je m’imagine déjà parcourant la route des Grandes Alpes direction le Sud en écoutant les Beach Boys qui fêtent eux leurs cinquante ans d’existence ! Une question me vient à l’esprit : ou mettre les planches de surf si aucune galerie n’a été prévue ? Faudra-t-il attendre le « cab » pour partir ? Pour encore plus de charisme, comment personnaliser sa Coccinelle ? Très simple : choisir sa couleur de carrosserie parmi les teintes proposées et coller en bas de la caisse sur les deux côtés latéraux, le surnom de ce coléoptère dans la langue de son choix. On pourra ainsi lire « Beetle », « Coccinelle » ou tout simplement « Volkswagen » mais encore « Käfer », « Maggiolino », « Fusca », « Bug » et « Vocho » en film décoratif. Plus dans le détail, il est possible de recouvrir sa clé d’un « Keycover » noir ou blanc avec le logo du surnom choisi. Le niveau de personnalisation n’est donc pas aussi poussé qu’avec certains autres constructeurs mais parfois la simplicité vaut mieux que trop d’exubérance.
A l'intérieurRetour vers le passé : « l’ex soixante-huitard » qui a depuis longtemps quitté son Larzac et est maintenant en retraite pourrait très bien re-craquer pour cette dernière version de la Cox. Il s’y sentirait de suite à l’aise. Les sièges fermes offrent nombre de réglages à l’avant et les passagers arrière, une fois installés, découvriront une habitabilité étonnante pour une voiture de cette forme. On pourra juste regretter que les dossiers arrière soient aussi verticaux que l’est le tableau de bord. L'accès au coffre via un hayon à l’arrière - je précise pour les plus de 50 ans - est aisé et son volume de 310 litres est correct (350 litres pour une Golf). Il pourra même passer à 905 litres en rabattant les dossiers des sièges arrière. Le tableau de bord, dans cette finition, reprend des inserts couleur carrosserie, certains éléments sont en finition chromée, le tout bien posé et très vertical. Du plus bel effet. La passiflore a (enfin) été abandonnée afin de ratisser une clientèle plus large, moins nostalgique et surtout moins féminine. Les ajustages, fidèles à la marque, sont au millimètre. L’ensemble ne possède pas trop de boutons, cela donne un air de simplicité. Or, il n’en est rien ; il y a juste ce qu’il faut, là où il faut. Dans cette version haut de gamme, nous avons deux boîtes à gants dont l’une plus petite est verticale dite « rangement coccinelle » - clin d’œil à la première génération - ici en finition laqué noir très élégante. Elle servira plus de rangement à des lunettes qu’autre chose tant elle est peu profonde. Cette finition noire laquée imposera aux maniaques de disposer d’un chiffon microfibre à porté de main s’ils ne veulent pas avoir leurs empreintes marquées sous les yeux. Même le volant « sport » ne peut s’empêcher d’être d’un bon diamètre avec une jante fine (trop à mon goût). Là encore, clin d’œil à sa sœur aînée. Dommage sur ce coup de mélanger le passé avec ce qui se fait aujourd’hui en lui imposant un méplat type « F1 » qui ne sert à rien tant l’espace entre les genoux et le volant est conséquent ; si ce n’est pour rappeler à son possesseur qu’il roule dans la version sportive de la gamme. Pour terminer ce tableau, notre version d’essai disposait du GPS « RNS 510 » lisible à grand écran couleur tactile et ergonomique dans son utilisation mais avec un bémol : j’ai été incapable d’utiliser la commande vocale. Climatisation deux zones (Climatronic), prise jack, câble adaptateur pour branchements USB, iPhone/iPod et 12 volts y compris à l’arrière font partie de l’équipement de série. Au niveau option, elle est le seul véhicule en Europe à en disposer, la Beetle propose pour CHF 640 une Radio/CD de marque Fender avec trois éclairages d’ambiance. Hauts-parleurs d’aigus à l’avant, de basse devant et derrière et un sub-woofer intégré dans le coffre le tout avec un amplificateur à 10 canaux avec étage final Class A/B délivrant la bagatelle en puissance de sortie de 400 watts. Un son pur et un régal pour écouter par exemple « la 9ème croisade » titre extrait du dernier Voulzy. Le son pénètre dans l’habitacle dans une ambiance sonore magistrale voire magique (selon l’éclairage d’ambiance choisi) au point que même une fois stationné dans mon garage je me suis vu rester assis confortablement dans mon siège à attendre la fin du morceau. Un auditorium sur quatre roues.
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