La presse financière parle de l’IPO de 10% du capital de Ferrari. Oui c’est un « going public » de la marque au cheval cabré, ainsi à défaut de posséder une vraie Ferrari, les aficionados pourront posséder une action Ferrari. Gageons que la demande lors de la mise en public d’une partie du capital de Ferrari sera très forte. Et nous ne serions pas étonnés de voire le prix s’envoler. Ce n’est que le 10% du capital qui ira dans le public, le solde sera distribué à la famille Agnelli au travers d’Exor, la société d’investissement contrôlée par la famille.

 

Mais revenons un instant à la marque de Modena et à son président sortant, Luca di Montezemolo. Ce dernier a fait beaucoup pour la marque pendant son long règne,  il s’est aussi toujours opposé à augmenter le nombre de voitures produites au delà du chiffre mythique de 7000 par année. Un peu comme Rolex, Luca a compris qu’il fallait se faire rare pour pouvoir exister dans l’archi-luxe. Et si c’était une des raisons principales de sa sortie disons « précipitée ». Sergio Marchionne, le nouveau patron lui se pose moins de questions, c’est avant tout un bon financier ou plutôt un asset stripper et probablement aussi un fin politicien. Di Montezemolo était plutôt réticent à cet IPO de Ferrari, une autre raison qui lui a probablement couté la tête. Nous pourrions aussi avancer avec passablement de certitude que le demi-échec de Ferrari en F1 pendant les saisons 2012-2013 n’a pas penché en faveur du maintien de Luca à la tête de Ferrari, la course étant la raison d’être de cette marque prestigieuse, du reste Enzo Ferrari ne vivait que pour ça.

 

Et nous sommes en Italie ; la politique, les luttes d’influences et nous en passons ont peut-être eu raison de Luca di Montezemolo. Il est certain c’est que nous le regrettons tous, lui qui été presque le fils spirituel d’Enzo et qui en plus se présentait toujours avec une élégance incomparable tant vestimentaire que dans ses paroles en italien ou dans une des autres langues qu’il parlait. Mais les temps changent et nous avons du nous habituer à l’inamovible pull noir qui remplace le complet sur mesure et les souliers en daim (cf. photo).

 

Pierre-Yves Augsburger