Décidemment, les titres en anglais font la une ces dernières semaines, c’est peut-être en raison du Brexit ou peut-être plus simplement parce qu’un mot ou une expression en anglais est beaucoup plus facile qu’une paraphrase de la langue de Molière…
Cette semaine, nous allons vous parler « flat »…et pour ceux qui ne le saurait pas encore, « flat » veut dire plat, plat pour un pneu par exemple et pour un pays, plat comme la Hollande par exemple.
Flat-out
La traduction de « flat-out » pourrait être « travailler d’arrache pied » ou « comme un fou, comme un dératé ». Mais « flat-out » dans le contexte automobile qui nous intéresse, c’est tout d’abord un film de John Sjogren sur la course moto et aussi un jeu vidéo de course automobile qui a comme but bien évidemment de gagner les différentes épreuves proposées au calendrier, mais surtout de ne pas se faire « détruire » par ses adversaires. Pour nous, le terme « flat-out » veut dire « conduire à fond, conduire le pied au plancher ». Alors peut-on conduire « flat-out » un « flat-six » ?
Flat-six
Le « flat-six » est un moteur 6 cylindres placés dans un plan horizontal en deux bancs de 3 cylindres de chaque côté d’un « crankcase » central. Les avantages d’un moteur « flat-six sont sa douceur de fonctionnement, le peu de vibrations et le centre de gravité relativement bas de ce type de construction. Ce moteur permettait lorsque les moteurs étaient à refroidissement à air d’offrir un refroidissement presqu’idéal. Aujourd’hui, les « flat-six » sont à refroidissement à eau, essentiellement pour des questions de puissance et de normes anti-pollution. Ce type de motorisation a aussi été vu dans l’aviation au début du XXème siècle. Concernant les points négatifs liés à ce type de motorisation, relevons la largeur du moteur (difficile à placer sous le capot avant), un coût de fabrication plus élevé qu’un moteur 6 en ligne ou en V.
Aujourd’hui, les Porsche 911 sont connues pour leur « flat-six, à tel point qu’un magazine dédié à la marque s’intitule « Flat-6 ». Aux USA, Subaru, un défenseur des moteurs « flat » a des modèles motorisés par un « flat-six » placé dans le compartiment moteur avant de la voiture.
Le premier moteur « flat » en automobile
Il semblerait que ce soit un moteur à deux cylindres opposés placés à plat et conçu par Karl Benz en 1886. Nous retrouverons le 2 cylindres à plat plus tard surtout en France avec Panhard et la 2 CV et en moto sur les BMW avec le fameux « flat-twin ».
Flat-4
Le moteur « flat » à 4 cylindres a été très populaire après-guerre, nous l’avons retrouvé dans la Coccinelle et toutes les variantes VW de l’époque, T-Bus, 411 et aussi les Buggy et chez les petits constructeurs implantant dans la baie arrière ce moteur de grande série et fiable. Citroën avec la GS disposait aussi d’un « flat-4 », comme du reste Lancia sur la Flavia et les 2000, sans oublier la merveilleuse Alfasud.
En guise de conclusion, nous reprenons des marques ou modèles, non cités précédemment, qui ont été motorisés par des « flat ». Tout d’abord, Tatra, la marque tchèque, elle a même fait un procès après la guerre à Porsche qui lui avait « piqué » sa technologie, elle l’a gagné mais le montant de l’indemnisation a été ridicule et il n’a pas été fait beaucoup de bruit en Allemagne sur cet épisode disons plutôt sombre d’espionnage industriel. Citons aussi la BMW 700, la Chevrolet Corvair, la Porsche 356, la Daf 44, la Ferrari 512 BB, la Lancia Gamma, la Porsche 912, la VW Porsche 914-4, la 914-6 et les Subaru
Alors, si vous avez déjà roulé une voiture propulsée par un « flat », vous avez assurément remarqué son bruit caractéristique et surtout l’agilité de la voiture, un moteur placé bas dans la baie moteur fait une grande différence en agrément de conduite. Oui les « flat » sont de belles bêtes que l’on peut rouler « flat-out »…
Ted Pistonheads