Entre la Google Car, la voiture d’Aeromobil ou Strati, la première voiture imprimée en 3D, l’«automobile», quoi qu’on en dise, a de belles années devant elle. De nos jours, c’est bien la technologie qui transforme la mobilité au même titre que toutes les industries, qui entrent progressivement dans une ère dictée par le digital. Et si la voiture, aujourd’hui (quasiment) connectée et autonome, attise toujours la convoitise de passionnés et curieux, de nouvelles solutions de mobilité émergent pour répondre à des attentes qui ont tout autant évoluées.
Si Leonard de Vinci dessinait dès le XVème siècle des croquis de ce qui aurait pu être une automobile, de nombreux inventeurs se sont attelés à la tâche et on estime aujourd’hui que la première voiture a été imaginée et conçue par l’ingénieur militaire français originaire de Meuse, Nicolas Joseph Cugnot, entre 1769 et 1771. Toujours est-il que pour beaucoup, c’est bien Karl Benz, l’inventeur allemand, que l’on considère comme le pionnier de l’automobile. En effet, il dépose le brevet DRP-37435 plus d’un siècle plus tard, en janvier 1886. S’écoulent ensuite quelques décennies avant une diffusion massive, dans les années 1920, qui changera à tout jamais la vie sociale de tous.
De nouvelles possibilités s’offrent alors aux personnes qui circulent en automobile, et avec elles arrivent les premières préoccupations. Certaines perdurent encore aujourd’hui, notamment en matière d’impact sur l’environnement. Et si les moteurs thermiques, essence et diesel, laisseront sans doute leur place aux hybrides, électriques, et moteurs à hydrogène, on recensait en Europe, à la fin de l’année 2015, plus de 251 000 000 de véhicules en circulation, dont plus de 503 000 au Grand-Duché de Luxembourg.
A l’horizon 2020 se profile alors une multitude d’innovations. En plus des constructeurs automobiles dits traditionnels qui sont sur le point d’écrire une nouvelle page de leur histoire, ce sont des milliers de nouveaux arrivants, du holding Alphabet avec ses futures Google Cars qu’on ne présente plus, à la petite startup révolutionnaire, qui vont jusqu’à réinventer la façon dont nous consommons l’automobile. Tous les ingrédients semblent donc être réunis pour un secteur en perpétuelle évolution qui devrait continuer à nous faire rêver pour les décennies à venir. Preuve en est, le 23 mars dernier, la Commission économique pour l’Europe des Nations unies (Unece) modifiait ainsi l’article de la Convention de Vienne, qui régule la circulation routière, et ce depuis 1968, laissant ainsi la voie libre aux innovations automobiles venues des quatre coins du monde.
L’ubérisation de la mobilité
Uber, l’exemple même de la transformation de la mobilité, se penche – ou, selon les sources, se dirige – vers la conduite autonome. Alors que certains annonçaient une pré-commande de 100 000 véhicules autonomes de la marque allemande Mercedes-Benz en début d’année, le leader incontesté du VTC, a effectué les premiers tests de son véhicule autonome dans les rues de Pittsburgh en mai dernier. Un sacré coup d’accélérateur voire même retournement de situation, mais sommes-nous véritablement surpris ? Après tout, le verbe «uberiser», ce néologisme employé dans toutes les industries et secteurs, signifie, réinventer, de manière disruptive, un concept, une industrie, à la sauce digitale, et ainsi prendre à contrepied les acteurs historiques qui n’auraient, eux, pas pensé nécessaire un renouvellement de leurs services. Uber l’affirme une nouvelle fois, son but est de «rendre les transports aussi fiables que l’eau courante, partout et pour tout le monde».
Face à la compétition, les constructeurs automobiles continuent d’investir en R&D sous peine de voir passer le wagon de la voiture autonome. Les Audi, BMW, Ford, Tesla, Volvo et Jaguar Land Rover, notamment, testent actuellement leurs dernières technologies. Les véhicules autonomes de la marque anglaise débouleront dès cet automne sur la voie publique, dans les environs de Conventry et Solihull, un véritable laboratoire permettant un test réel, qui s’inscrit dans le cadre du projet UK-CITE (United Kingdom Connected Intelligence Transport Environment).
Vers une nouvelle ère ?
Spécialiste de la mobilité sur le Vieux Continent, le groupe LeasePlan s’est par ailleurs intéressé à la volonté des conducteurs européens d’adopter la mobilité autonome. Et si le plaisir de conduire reste indéniable, 75% des conducteurs au Grand-Duché sont prêts à essayer ce nouveau concept. Au Luxembourg justement, certains prédisent déjà un futur brillant à cette nouvelle mobilité, qu’elle soit douce, verte, autonome ou partagée. C’est le cas de Patrice Waltzing, Finance and Operations Leader, PwC Luxembourg, qui prévoyait déjà l’an dernier la mort du fleet manager… au profit du mobility manager.
Celui-ci offrirait ainsi tout un éventail de solutions à ses employés et plus particulièrement aux jeunes générations qui sont en demande d’un nouveau type de mobilité. Si la voiture de société reste un avantage certain, voire un magnet, notamment au Grand-Duché, cette nouvelle approche permet plus de flexibilité et de personnalisation, et place l’humain au centre, et non plus le véhicule.
Comme le confirme Gerry Wagner, Directeur Général d’Arval Luxembourg, la société de leasing adapte ses services à l’évolution des besoins de ses clients : «Avec Arval Mid Term Rental, nous proposons une solution flexible afin de les accompagner vers cette nouvelle mobilité». Le Luxembourg semble ainsi être le terrain de jeu rêvé pour l’arrivée de tels services de mobilité de par les besoins spécifiques des résidents et frontaliers qui connaissent chacun leurs lots de problèmes, mais également par l’environnement entrepreneurial et propice à l’innovation qui règne au Grand-Duché. De son côté ALD Automotive Luxembourg a lancé Switch, qui permet de répondre aux besoins ponctuels de mobilité : «Une accessibilité aux entreprises de plus en plus compliquée, des émissions nocives pour l’environnement, des priorités différentes pour les générations Y-Z… Ces changements sont autant de défis qui nous poussent à innover, à repenser notre métier. Nous apportons ainsi les solutions qui répondent adéquatement aux besoins des clients. ALD Switch s’inscrit dans une stratégie de mobilité flexible aux multiples perspectives d’évolutions innovantes et dans l’optique d’enthousiasmer les utilisateurs» ajoute Pierre-Yves Meert, Marketing & Innovation Manager. Encore une preuve que la mobilité est à la base du changement de notre environnement quotidien.
C’est pour répondre à ces nouvelles problématiques qu’aura lieu cette année, le 10 novembre prochain, la première édition de la Mobility Night, en présence des acteurs du secteur du leasing, mais également start-ups qui présenteront leurs nouveaux concepts.
Alexandre Keilmann
Cet article a déjà fait l'objet d'une publication dans BEAST Magazine #4 / www.beastmagazine.lu