Les voitures électriques, un réel challenge pour la plupart des constructeurs automobiles.

Lorsque l’on connait les investissements massifs qui sont nécessaires dans l’industrie automobile, que ce soit pour un nouveau châssis (plateforme), une nouvelle génération de moteurs ou un nouveau segment de voiture, nous pouvons nous imaginer que de maintenir en parallèle des voitures avec différents modes de combustion sera un vrai challenge pour les constructeurs qui ne seront pas dans le bon wagon.

Avec l’émergence du segment des voitures électriques, tous les constructeurs n’auront pas nécessairement les volumes pour pouvoir rentabiliser les investissements nécessaires à ce type de motorisation. De ce fait, de nouvelles alliances sont en cours et se matérialiseront encore dans les prochaines années que ce soit dans le domaine des batteries, mais aussi au niveau par exemple du partage des plateformes entre constructeurs. Le temps ou chaque marque faisait pratiquement tout de A à Z est révolu, du moins pour les constructeurs moyens et petits, et les coopérations avec les équipementiers seront encore renforcées.

Ces développements seront nécessaires afin de faire baisser fortement le prix du kwh (actuellement de l’ordre de 300$) à environ 100$ selon les analystes du secteur automobile. Aujourd’hui, une voiture électrique est encore totalement hors budget pour la plupart des ménages européens (Luxembourg avec son mix hors norme en termes de prix ne fait assurément pas partie de cette moyenne européenne). Par contre, les constructeurs devront aussi investir beaucoup d’argent dans les moteurs à combustion classiques afin de pouvoir satisfaire sans avoir recours à des «tricks» aux nouvelles normes anti-pollution. Nous avons donc un vent assez défavorable qui va souffler sur les constructeurs automobiles les moins profitables.

D’après nos lectures, il semblerait que des constructeur comme GM avec la Bolt et le Groupe Renault-Nissan perdent de l’argent (plusieurs milliers d’Euro ou de $) pour chaque véhicule électrique vendu. Il en va de même avec Tesla qui est pourtant devenu maître de la motorisation électrique. Tesla est à un tournant de sa belle histoire avec le lancement imminent du modèle 3 et nous verrons fin 2018 avec plus d’un an de production du modèle 3 si le fait de passer à 84'000 véhicules électriques produits par an (chiffres de 2016) à plus de 500'000 sur un an permettra à un constructeur de gagner de l’argent avec des voitures électriques.

A lire les prévisions des analystes financiers et aussi des constructeurs eux-mêmes, des chiffres de l’ordre de 7 à 25% sont avancés au niveau de la part de marché représentée par les voitures électriques à l’horizon 2025. Des pays comme la Norvège  qui est probablement le seul pays en Europe qui dispose déjà aujourd’hui d’une surcapacité de production d’électricité, le mouvement sera plus rapide et pour les nouvelles voitures vendues, nous ne serions pas étonnées qu’à partir de 2025 ce soit du 100% électrique. A ce niveau, nous aimerions suggérer au Grand-Duché de Luxembourg de passer la vitesse supérieure au  niveau indépendance énergétique (électricité essentiellement) avant de trop pousser les motorisations électriques pour les voitures. Le «electricity made in Luxembourg» est un must, et construire deux barrages supplémentaires au Nord du pays serait le bienvenu, n’en déplaise aux écologistes et autres défenseurs de la flaure et de la faune locale…

 

Aux Etats-Unis, certains Etats examinent la possibilité de prélever une taxe pour les véhicules électriques

En effet, les véhicules électriques ne rapportent pas assez d’argent aux Etats car ils ne consomment pas une énergie lourdement taxée comme l’est l’essence ou le diesel. Alors avec l’augmentation du nombre de véhicules électriques en circulation, les Etats n’ont plus assez d’argent  pour financer les routes ou du moins la réparation des dommages occasionnés aux routes par le trafic automobile.

Certains Etats américains pensent donc introduire une taxe qui compensera la perte de recettes fiscales, ceci sera d’autant plus «accurate» que le nombre de véhicules électriques ira en augmentant.

Oui, nous sommes bien dans une phase de transition avec des poussées de toutes parts pour promouvoir les «so called voitures propres» en donnant des subventions à l’acheteur de ce type de véhicules et d’autre part compenser d’une façon ou d’une autre les pertes de recettes fiscales (taxes et assises) obtenues par ces automobilistes «devenus sales» qui roulent l’essence ou au diesel, mais qui permettent aux Etats de financer les infrastructures routières. Ce dilemme ne sera pas facile à régler pour les Etats, que ce soit aux USA ou en Europe. Ce point devra aussi rapidement être débattu au Luxembourg…

 

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