La mobilité fait partie intégrante des Ressources Humaines, qu’il s’agisse de fleet management ou de mobilité interne au sein d’une entreprise ou d’un même groupe. C’est la raison pour laquelle, deux panels « HR Morning » ont été organisés lors de la FleetExpo, ce 28 octobre dernier. Cette semaine, nous revenons sur la session « Industry & Technology » lors de laquelle connectivité des employés, sécurité au volant, mais également fusion ont été abordées par les intervenants.
Sébastien Laurenti, Product Manager au sein de la société Telindus, a ouvert cette session de conférences en insistant sur l’importance de pouvoir rester en contact constant avec les collaborateurs. Or, la mobilité s’accentuant de plus en plus, il est devenu nécessaire de réfléchir à la manière d’être connectés. Pour lui, la réflexion des ressources humaines doit aller en ce sens.
La communication interne doit s’externaliser et devenir de la communication mobile, grâce notamment aux différents supports dont nous disposons aujourd’hui. Conscient que les processus de communication interne et de gestion de la ressource humaine doivent évoluer, il a, durant sa prise de parole, pointé l’importance de faire collaborer les employés entre eux, mais aussi de favoriser une bonne communication entre les commerciaux et leurs clients.
« Comment se rapprocher des gens alors que nous sommes nous-mêmes extrêmement mobiles ? » Sébastien Laurenti y répond simplement mais avec exactitude qu’il est devenu indispensable d’user des moyens technologiques –e-mails, SMS, social media.
Rester proche du collaborateur, une nécessité
Directrice des ressources humaines à CFL Multimodal, Sylvie Notarnicola a par la suite pris la parole en s’exprimant sur le récent rapprochement des activités au sein de la CFL et sur les conséquences de cette fusion. Alors que certains prônent le « all connected », Sylvie Notarnicola insiste sur le fait que sur ce type de projet d’envergure non négligeable, la proximité est le meilleur allié pour ne pas créer d’amalgame : « le face à face est important pour faire passer un message, des instructions, bien plus qu’une simple communication ».
Dotée d’une expérience significative dans le domaine de la ressource humaine, elle a ensuite fourni les clés de la réussite d’un tel projet et a entamé un listing des processus RH à ne pas omettre. L’emploi et le sociogramme de chaque collaborateur font, d’après elle, parti des enjeux cruciaux à ne pas négliger. Sacrifier ces deux aspects, c’est compromettre l’adhésion au projet des collaborateurs. « La vie au quotidien des collaborateurs a été prise en compte » affirme-t-elle.
Ces start-ups qui réinventent la mobilité et le recrutement
La conférence s’est poursuivie par l’intervention de Tanguy Biart, CEO de Barefoot. Il a profité d’un auditoire comble pour mettre en avant une nouvelle application mobile « freee drive ». Tout comme ses homologues, il s’attache à dire qu’il est fondamental pour une entreprise de restée connectée avec ses employées mais pas à tous les prix. Il axe notamment sa présentation sur la sécurité au volant.
Le texting, c’est-à-dire l’utilisation d’un téléphone portable au volant est le cheval de bataille contre lequel Tanguy Biart et toute son équipe se dresse au travers de freee drive. Avec un taux de mortalité s’élevant à 23%, nous comprenons mieux pourquoi le texting a ses opposants. Via une connexion Bluetooth, l’objectif de cette nouvelle application est de limiter les causes de déconcentration et de distraction au volant. Freee drive va capturer toutes les notifications entrantes, mais aussi bloquer les applications nécessitant une concentration accrue de la part de l’automobiliste.
La parole fut ensuite donnée à Michel Hoffmann, co-fondateur d’Individuum, start-up dont la mission est de faciliter les processus de recrutement, à la fois pour les entreprises et les étudiants à la recherche d’un emploi. En 3 clics, les étudiants soumettent leurs CV, et les employeurs peuvent chercher des profils spécifiques. Les avantages de cette solution ? De la communication instantanée, aucune perte de temps et plus aucun CV papier. Plus de 60 employeurs luxembourgeois ont déjà opté pour Individuum, une
Perspectives 2016 pour les DRH dans l’industrie et la technologie
Pour clôturer cette première session de conférence, les intervenants ont participé à une table ronde modérée par Juliette Minard, Senior Consultant, Great Place to Work Luxembourg, à laquelle a également pris part Karine Deletang, Responsable Ressources Humaines de Soludec, entreprise de construction luxembourgeoise.
Karine Deletang a débuté son propos en mettant l’accent sur les visions RH 2016 propres à Soludec. Son objectif premier est de, face à un marché de la construction de plus en plus concurrentiel, faire en sorte que la ressource humaine soit compétitive. Cela passe pour elle par la restructuration des équipes par compétences. « Il faut penser à recruter pour remplacer les seniors sur le départ, mais aussi à procéder à des formations pour les compétences secondaires », ajoute-t-elle. Néanmoins comme ses prédécesseurs intervenants, elle pointe la recherche constante de sécurité mais réaffirme son besoin de communiquer instantanément avec ses collaborateurs. « Par ailleurs, il est devenu difficile de gérer un besoin accru en communication, et de gérer la sécurité des équipes », explique-t-elle.
Sylvie Notarnicola, qui elle aussi se retrouve confrontée à la problématique d’une communication mobile avec « zéro accident » partage l’opinion de Karine Deletang. Elle appuie cette idée par un chiffre clé : « 80% du personnel est constamment sur la route et doit rester toutefois en contact permanent avec le siège ». Elle conclut son intervention avec une impression mi-figue, mi-raisin « le problème, ce n’est pas le téléphone au volant mais la distraction qu’il procure ».
Ce fut alors au tour d’Augustin Vian Rijckevorsel de prendre la parole et de s’exprimer sur ce que Tanguy Biart appelle le texting. Il a cherché à mettre en exergue la nuance entre ce que pointait Sylvie Notarnicola c’est-à-dire la distraction et ce nouveau phénomène. Ce sont deux choses distinctes, et l’on en ressort convaincu après son élocution. « Le texting, c’est le fait d’être concentré sur quelque chose, en l’occurrence l’écran d’un téléphone portable ; la distraction est quant à elle beaucoup moins néfaste – la musique nous distrait par exemple ». Il ajoute que l’on peut être connectés de manière sécuritaire et notamment grâce à « freee drive ». Toute est une question de bluetooth ! « C’est à l’employeur de rendre l’environnement de travail sécuritaire, et non pas à l’employé de chercher une solution » conclut Augustin Vian Rijckevorsel.
Juliette Minard en a profité pour axer le débat vers les moyens qui sont mis en place en entreprise pour pallier aux accidents dus à l’utilisation du téléphone.
« Chez nous, le téléphone privé de chaque collaborateur reste aux vestiaires puisqu’un numéro interne a été mis en place pour que la famille puisse joindre nos collègues », explique Sylvie Notarnicola. Elle l’avoue, ce n’est qu’une solution à court terme, « pour le reste on se tourne vers l’externe ». Chez Soludec, les moyens sont différents. Karine Deletang mise sur « une charte éthique signée par les salariés et la direction ». Une promesse de bonne conduite en quelque sorte !
Anne Jolivalt