Affaibli par la crise après sa cession par Ford en 2008, le groupe mythique enregistre aujourd'hui des ventes record. Raison du miracle industriel: l'indien Tata Motors, le nouveau propriétaire, a tout restructuré, mais a aussi beaucoup investi. Visite guidée.

Elles sont là, alignées, dans leur élégante robe grise. Sur le capot de ces Land Rover, le sticker du jubilé de diamant de la reine Elisabeth. Ces 4 x 4 de légende sont prêts à rendre hommage à la souveraine, cliente historique de la marque. C'est avec un large sourire que le Groupe JLR (Jaguar Land Rover) peut fêter un autre jubilé, celui du "Land", né en 1948, l'ancêtre mythique du tout-terrain européen. Car les deux marques anglaises au destin désormais lié au sein d'une structure unique jouissent d'une santé qui ne peut que faire envie, dans une industrie automobile européenne sinistrée par la mévente et les surcapacités.

Sa maison mère, l'indien Tata Motors, a en effet annoncé fin mai des résultats records pour JLR sur l'exercice 2011/2012 avec un chiffre d'affaires de 16,9 milliards d'euros et des profits avant impôts de 1,9 milliard d'euros, soit des progressions de plus de 35 %. 280 000 voitures (230 000 Land Rover, 50 000 Jaguar) ont été vendues contre 244 000 sur l'exercice précédent. Fin avril 2012, alors que courait une rumeur sur une hypothétique introduction en Bourse, Bloomberg avançait une valorisation de 14 milliards de dollars pour JLR. Le groupe avait été acheté 2,5 milliards il y a quatre ans seulement, un prix jugé élevé à l'époque.

Marche arrière : en 2008, Ford, engagé dans un douloureux plan de redressement sur le thème "Ford d'abord", décide la cession des marques de prestige britanniques acquises dans les années 90. Après Aston Martin, c'est le tour de Jaguar et de Land Rover. Un acquéreur s'impose : le géant industriel indien Tata. Dans le domaine automobile, on lui connaît un ovni sur roues : la Nano, "la voiture la moins chère du monde", et quelques passenger cars, mais l'essentiel de son activité se concentre sur les poids lourds et les bus. Son patron, Ratan Tata, est cependant un petrolhead, comme on dit en Angleterre, un fan d'automobile. Cet architecte de formation est passionné de design. L'accord est annoncé au printemps 2008.

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