Selon une étude réalisée par le cabinet Deloitte, l’accord de libre-échange entre le Japon et l’Union européenne présente peu d’intérêt pour l’industrie automobile européenne, tandis qu’il pourrait conduire à un doublement des importations japonaises en Europe. Vendredi dernier, les députés européens ont donné leur feu vert au démarrage des négociations en vue d’un accord de libre-échange entre le Japon et l’Union Européenne, tout en demandant des garanties pour le secteur automobile. Aujourd'hui, les constructeurs automobiles européens ne paient aucun droit de douane pour l'exportation de leurs véhicules au Japon, tandis que les constructeurs japonais doivent s'acquitter d'un droit de douane de 10 % (22 % pour les camions). S’il est signé, cet accord conduira donc à une suppression des droits de douane pour les constructeurs japonais en échange de quoi, l’industrie automobile européenne attend une levée des obstacles non-tarifaires. Des obstacles essentiellement liés aux réglementations techniques obligeant les constructeurs européens à modifier leurs véhicules pour les commercialiser au Japon.Mais même si le Japon jouait le jeu et acceptait de lever ces barrières, l’accord resterait "déséquilibré" pour le secteur automobile, souligne le cabinet Deloitte."Malgré ses difficultés actuelles, l'UE offre un potentiel de croissance attrayant tandis que le Japon est un marché qui se rétrécit", écrit le cabinet. Il cite plusieurs raisons au faible intérêt que présente le marché japonais pour les constructeurs européens : le déclin démographique qui entraîne une baisse du marché, une fiscalité automobile élevée qui décourage la conduite, des barrières culturelles ou encore le traitement accordé au segment des Kei cars (mini voitures) que seuls les constructeurs japonais produisent. Bénéficiant d’une fiscalité avantageuse et de tarifs privilégiés sur les assurances, les péages ou encore le stationnement, les kei cars représentent un tiers du marché japonais.  Pour Deloitte, l’accord de libre-échange permettra donc aux constructeurs européens d’exporter chaque année seulement 7 800 véhicules supplémentaires (147 000 en 2010) vers le Japon. A l’inverse, une suppression des droits de douane permettra aux constructeurs japonais de quasi doubler leurs importations européennes avec 443 000 unités supplémentaires chaque année (485 000 en 2010). Lire la suite : www.autoactu.com