La situation se dégrade rapidement sur les marchés automobiles européens. Au point que les professionnels n'hésitent plus à la comparer à la précédente crise, il y a trois ans, d'une rare violence. «Depuis quelques semaines, nous observons des niveaux de commandes en Europe occidentale très similaires à ceux de 2008», souligne Carlos Tavares, le patron opérationnel de Renault. Même s'il n'est «pas certain» que cette déprime «s'étende à toute l'année 2012», ce scénario est devenu «probable».
Pour l'heure, après un nouveau repli en 2011 (de 2%), Renault prévoit une chute d'environ 3% sur le Vieux Continent l'an prochain. Le cabinet Euler Hermes anticipe un déclin compris entre 3 et 5%, qui pourrait amener les ventes sous la barre des 13 millions de voitures, contre 16 millions en 2007. «Sachant que l'Europe devrait représenter 58% de nos ventes cette année, c'est une situation difficile pour l'entreprise», reconnaît Carlos Tavares, qui anticipe qu'en parallèle les ventes à l'international seront soutenues l'an prochain par un marché mondial en hausse de 3%.
La Grande-Bretagne et l'Italie chuteraient respectivement de 3% et 4% l'an prochain, selon Euler Hermes. Face aux difficultés qu'il rencontre dans ce pays - les ventes totales sont attendues en baisse de 23%, à 87.000 exemplaires - Renault a décidé l'arrêt prochain de la commercialisation au Royaume-Uni de cinq modèles et la réduction d'un tiers environ du nombre de ses concessionnaires présents outre-Manche.(le figaro)